Après avoir empêché l’implantation d’un Lidl sur la friche de la butte d’Orgemont en 2019, des habitants et des associations écologistes repartent au combat contre le nouveau projet de la mairie. Cette dernière souhaite y installer des logements et un espace vert.

La bataille n’est pas encore terminée pour les riverains de la butte d’Orgemont. Il y a trois ans, ils avaient réussi à faire plier la ville d’Argenteuil en empêchant l’implantation d’une enseigne Lidl sur la friche de 2,2 ha située au bas de cette butte végétalisée. Une première victoire qui n’a pour autant pas scellé l’avenir de la parcelle.
 
Et pour cause, la municipalité a de nouveaux plans en tête et compte modifier le plan urbain de la friche. Aujourd’hui classée secteur d’activité économique, la majorité municipale souhaite la diviser en en trois. La première partie, qui représente les deux tiers de la surface (14 000 m²), serait classée en zone naturelle de loisirs. Les deux autres seraient respectivement dédiés à la construction de pavillons d’une part, d’immeubles d’autre part. « Nous souhaitons construire dans la continuité de ce qu’il y a déjà. L’idée est d’avoir une grosse majorité de la parcelle en zone naturelle de manière à créer un accès et prolonger le parc de la butte », communique l’hôtel de ville.
 

Contre l’artificialisation des sols

Ce projet ne convient toujours pas au collectif de défense de la butte d’Orgemont qui réunit des riverains et des associations écologistes. Ce dernier s’inquiète surtout de la partie réservée à la construction de logements, soit un tiers de la superficie de la friche. « On ne veut pas d’immeubles du tout car on ne connaît pas la nature des sols, tout comme on ne veut pas artificialiser les dernières terres agricoles d’Argenteuil. Aussi, rajouter des logements encombrerait les services publics (crèches, stations service,…) qui sont déjà saturés », affirme Marine Chailloux, porte-parole du collectif.
 


« On veut préserver la friche pour qu’elle reste entièrement naturelle et ainsi ne pas dénaturer la butte d’Orgemont », ajoute celle qui siège aussi à l’opposition d’Argenteuil. Une fois encore, l’élue emprunte la voie de la lutte et compte sur la mobilisation des habitants. Le collectif a d’ailleurs déjà lancé un sondage en ligne en vue de demander l’avis des Argenteuillais. Et le résultat est sans appel. 90 % des quelque 400 foyers ayant répondu ne sont pas favorables au zonage proposé.
 

Début de l’enquête publique le 20 juin

Ces derniers souhaiteraient aussi le rachat de la parcelle par la mairie. « Si le terrain n’est pas racheté, cela restera une friche verte où il y a des murs en ruine, des lianes de partout car le propriétaire [un consortium américain, NDLR]n’en prend pas soin. Il faut le nettoyer sans enlever le côté naturel », souffle Marine Chailloux. « En l’état actuel, le coût du foncier [environ 6M d’€, NDLR]est trop important pour la ville », répond le cabinet du maire, qui n’a pas trouvé de partenaire pour investir.
 
L’enquête publique débutera après le second tour des élections législatives, soit autour du lundi 20 juin, pour une durée d’un mois. Le collectif pour la défense de la butte d’Orgemont se tient prêt et entend bien continuer la mobilisation avec les habitants.