Le parti ouvrier indépendant démocratique, Lutte ouvrière et le parti radical de gauche ne se reconnaissent pas dans Nupes, la nouvelle alliance impulsée par la France insoumise. Ils ont préféré garder leur indépendance en proposant leur propre candidat.

Face à la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (NUPES), les autres partis de gauche peuvent-ils rivaliser ? C’est le défi que s’est lancé Lutte ouvrière (LO), le Parti radical de gauche (PRG) et le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) dans le Val-d’Oise. À moins de deux semaines des élections législatives, ces trois formations politiques ne se démontent pas face à l’alliance emmenée par les insoumis, qui regroupe les socialistes, les communistes et les écologistes (EELV et Génération.s). Créée début mai, celle-ci a pour objectif d’imposer une cohabitation au gouvernement d’Emmanuel Macron en plaçant Jean-Luc Mélenchon à Matignon.
 

Les 10 candidats investis par Lutte ouvrière (LO) dans le Val-d’Oise.

« C’est une perspective purement électoraliste », considère Dominique Mariette, délégué départemental de Lutte ouvrière 95. « Nous préférons suivre une autre voie pour aider le monde du travail et lutter contre le capital. Il faut miser sur le rapport de force grâce aux grèves et aux manifestations », explique-t-il. Le parti d’extrême gauche se plie également au jeu des législatives en investissant les dix circonscriptions du Val-d’Oise. Tous travailleurs actifs ou retraités, à l’image du technicien retraité Juan Munoz sur la 3e ou encore de l’ouvrier Rémi Gajdos sur la 8e, ces candidats veulent défendre les intérêts des travailleurs et des classes populaires à l’Assemblée nationale.
 

« C’est une cour de récréation »

Le POID attend toujours une réponse à sa lettre adressée à la Nupes.

Le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) se reconnaît aussi dans ce combat. Il propose des mesures telles que le blocage des prix des produits de consommation courante. Pour ce faire, quatre candidats ont été désignés dans les 2e, 4e, 7e et 10e circonscriptions. « Ce sont des personnes bien implantées dans les communes de leur circonscription », souffle François Lefebvre, membre du POID 95. Par exemple, Mathieu Binet, qui brigue le territoire de Cergy Nord et l’Hautil, vit et travaille dans l’ex-ville nouvelle. Sans grande chance de remporter une majorité, ce parti a apostrophé Jean-Luc Mélenchon pour que ce dernier précise son projet de cohabitation : « vous soumettrez-vous aux règles de la Ve République qui donnent la prééminence du pouvoir à un président (…) ou assumerez-vous la voie de la rupture ? ».

 

Moins tendre, le Parti radical de gauche (PRG) compare la NUPES à une alliance désordonnée qui « tente de récupérer les miettes de la gauche depuis vingt ans ». « L’union est possible seulement quand les gens se mettent autour d’une table pour discuter des idées communes. Or, là c’est une cour de récréation où le ‘moi je’ prime », regrette Bouchra Bougara, présidente de la fédération départementale. Refusant de « brader ses valeurs républicaines » autour de l’Europe, de la laïcité, de l’écologie et du social, le parti de Christiane Taubira préfère présenter ses propres candidats, sur les 9e et 10e circonscriptions du Val-d’Oise. Bouchra Bougara, quant à elle, postule sur la 5e en tant que remplaçante de Dienabou Kouyate (MDP).
 

Le parti radical de gauche refuse de « brader ses valeurs républicaines ».

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Les candidats investis

  • Lutte ouvrière (LO)
    – 1e circonscription : Barbara Gehan
    – 2e circonscription : Eric Cassan
    – 3e circonscription : Juan Munoz
    – 4e circonscription : Marie-Françoise L’Hommedet
    – 5e circonscription : Dominique Mariette
    – 6e circonscription : Agnès Reinmann
    – 7e circonscription : Valérie Suarez
    – 8e circonscription : Rémi Gajdos
    – 9e circonscription : Danièle Hanryon
    – 10e circonscription : Christophe Flaux

 

  • Parti Radical Gauche (PRG)
    – 9e circonscription : Sympson Ndala
    – 10e circonscription : Joseline Sylvie Loulendot

 

  • Parti Ouvrier indépendant démocratique (POID)
    – 2e circonscription : Laura Bonucci
    – 4e circonscription : Alain Poupard
    – 7e circonscription : Noël Coudert
    – 10e circonscription : Matthieu Binet