À moins de deux semaines des législatives, ce parti présente un candidat dans les dix circonscriptions du Val-d’Oise. Si le Rassemblement national n’a jamais eu de député dans ce département, il espère profiter de la dynamique de la présidentielle, Marine Le Pen ayant fait son meilleur score malgré sa défaite (33,85 % au soir du second tour dans le Val-d’Oise).

Les dix circonscriptions du Val-d’Oise sont investies par un candidat du Rassemblement national.

La barre est haute pour les frontistes. Le parti de Marine Le Pen n’a encore jamais réussi à placer de député dans les circonscriptions du Val-d’Oise. Pour autant, à moins de vingt jours des élections législatives, le délégué départemental du Rassemblement national, Bruno Marcel, ne se démonte pas. « On a investi des candidats qui ont activement participé à la présidentielle et aux départementales. Fidèles au RN, ils ont de l’expérience sur différents scrutins locaux et ont bien labouré le terrain », se félicite-t-il.
 
Parmi les dix postulants, trois se sont déjà frottés à l’exercice des campagnes législatives. C’est notamment le cas de Bruno Marcel qui retente sa chance sur la 7e circonscription et de Fabienne Daumas, « militante historique du parti », pour la 5e. Candidat remplaçant cinq ans plus tôt sur la 6e circonscription, le conseiller régional Jean-Baptiste Marly convoite maintenant l’est du territoire (Gonesse, Goussainville et Luzarches). Dans le viseur des frontistes, cette 9e circonscription a aligné quelques beaux scores RN du département lors de la présidentielle, à l’image de la petite commune de Vaudherland (82,05 % au second tour).
 

Manque d’ancrage dans le Val-d’Oise

Le parti d’extrême-droite lorgne aussi la 1re circonscription qui couvre le territoire rural du Vexin, là où Marine Le Pen s’est hissée en tête dans 18 villages. Charge à l’ancien adjoint au maire d’Argenteuil, Philippe Pierre, de relever le défi face au sortant républicain Antoine Savignat. Il fait partie des sept nouveaux visages intronisés, aux côtés notamment d’Annika Bruna, députée européenne, qui se présente sur la 6e (Enghien-les-Bains, Saint-Gratien, Sannois, Soisy-sous-Montmorency). Sur les 3e, 8e et 10e circonscriptions, Romana Laurini, Véronique Mérienne et Richard Durand sont, quant à eux, moins connus des radars.
 
Ces candidats investis comptent bien surfer sur les résultats des élections présidentielles. Et pour cause, leur tête de liste, Marine Le Pen, a atteint un score historique au soir du second tour malgré sa nouvelle défaite. Dans le Val-d’Oise, elle a glané 33,85 % des suffrages, soit près de six points de plus qu’en 2017. « Il serait illégitime qu’avec ce nombre de voix (…), son courant politique ne puisse pas disposer d’une forte représentation parlementaire. Nos électeurs doivent se mobiliser à nouveau pour ces élections », affirme-t-on au sein de ce parti.
 
En dépit de cette progression, Bruno Marcel ne peut que constater le manque d’ancrage territorial du Rassemblement national dans le département, véritable frein à leur réussite dans des scrutins locaux tels que les législatives. « Il faut qu’on travaille beaucoup plus sur les élections municipales pour obtenir plus d’élus locaux, de façon à avoir une visibilité plus importante du territoire, à montrer ce qu’on est capable de faire et d’avoir plus d’outils pour se renforcer sur le Val-d’Oise », admet ce dernier.
 

« On a une expérience historique politique »

La tâche s’annonce d’autant plus ardue dans ce territoire où l’insoumis Jean-Luc Mélenchon a viré en tête au premier tour de la présidentielle, avec ses 33,17 % de voix. Qualifié de « principal problème » à la réussite frontiste, le délégué départemental blâme cette alliance de la gauche, la NUPES, formée début mai en vue des législatives. « Ce n’est pas certain que ceux qui ont voté pour lui vont se reconnaître dans ce conglomérat de socialistes, d’écologistes et d’insoumis. Mélenchon rassemble plus autour de sa propre personne », nuance néanmoins ce dernier.
 
Le Rassemblement national affrontera aussi pour la première fois le parti d’Eric Zemmour. Malgré une possible perte de voix, cela n’inquiète pas vraiment Bruno Marcel, celui-ci estimant que son parti a « une expérience historique politique, ce que n’ont pas certains candidats de Reconquête! ». Et de surenchérir que la formation lepéniste est à ce jour « la seule opposition à Macron ». Comme au moment de la campagne présidentielle, le parti d’extrême-droite mentionne son projet de « protection des Français », en termes de sécurité et de pouvoir d’achat, qu’il pourrait défendre grâce à une majorité à l’assemblée nationale.
 
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Liste des candidats « Rassemblement national » investis :

  • 1e circonscription (Beaumont-sur-Oise, Magny-en-Vexin, Marines, Pontoise, La Vallée-du-Sausseron, Vigny) : Philippe Pierre
  • 2e circonscription (Cergy Sud, L’Isle-Adam, Saint-Ouen, l’Aumône, Viarmes, commune de Neuville-sur-Oise) : Nadejda Rémy
  • 3e circonscription (Beauchamp, Cormeilles-en-Parisis, Herblay, Taverny) : Romana Laurini
  • 4e circonscription (Eaubonne, Ermont, Franconville, Saint-Leu-la-Forêt) : Régis Macé
  • 5e circonscription (Argenteuil Est, Argenteuil Nord, Argenteuil Ouest, Bezons) : Fabienne Daumas
  • 6e circonscription (Enghien-les-Bains, Saint-Gratien, Sannois, Soisy-sous-Montmorency) : Annika Bruna
  • 7e circonscription (Domont, Ecouen, Montmorency, Sarcelles Sud-Ouest) : Bruno Marcel
  • 8e circonscription (Garges-lès-Gonesse Est et Ouest, Sarcelles Nord-Est, Villiers-le-Bel) : Véronique Mérienne
  • 9e circonscription (Gonesse, Goussainville, Luzarches) : Jean-Baptiste Marly
  • 10e circonscription (Cergy Nord, L’Hautil) : Richard Durand