Des gendarmes et des médecins légistes de l’institut de recherche criminelle (IRCGN) sont partis en début de semaine en direction de Kiev pour tenter « d’identifier les victimes retrouvées et de déterminer les causes de leur décès ». L’équipe est actuellement dans la ville de Butcha où de nombreux corps ont été découverts après le départ des forces russes début avril.

C’est la première équipe internationale d’experts à être envoyée sur le sol ukrainien. 18 gendarmes scientifiques, dont deux médecins légistes, issus de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), ont quitté les terres de Pontoise ce samedi 9 avril pour aider les enquêteurs sur place.
 
Arrivés deux jours plus tard dans la ville de Lviv, ils œuvrent désormais à Butcha, où des centaines de civils morts ont été découverts. Les scientifiques sont aussi appelés à travailler dans d’autres villes où se sont retirées les forces russes. Sous la responsabilité des forces de sécurité locales, les experts mobilisés ont pour mission « d’identifier les victimes retrouvées et de déterminer les causes de leur décès », explique le pôle judiciaire de la gendarmerie. « Ils resteront le temps qu’il faudra », ajoute l’institut, assurant que des relèves sont d’ores et déjà prévues.
 

Chercher des preuves de crimes de guerre

Pour travailler au mieux, l’équipe a apporté tout son arsenal scientifique. Six véhicules « chargés de matériel de pointe » ainsi qu’un camion transportant des chambres mortuaires à froid pour conserver les corps autopsiés ont été acheminés depuis le Val-d’Oise. Les experts ont aussi emmené avec eux leur laboratoire mobile d’analyses génétiques, destiné à identifier les victimes par ADN.
 

Le laboratoire mobile d’analyses génétiques conçu par l’IRCGN pour identifier les victimes par ADN. © IRCGN

Seule structure française ayant la technicité nécessaire pour se déployer « en deux heures sur des opérations de ce type », notamment grâce à leur matériel aérotransportable, l’IRCGN est rompue à ce genre d’exercice. Ces gendarmes scientifiques sont déjà intervenus sur différents théâtres de guerre, comme au Mali, de catastrophes naturelles ou encore sur des lieux de crashs d’avions.
 
Leurs expertises pourront servir à la Cour pénale internationale (CPI). Située aux Pays-Bas, cette juridiction pénale a ouvert une enquête début mars pour déterminer s’il y a eu des crimes de guerre perpétrés en Ukraine par l’armée russe.