Contactée par plusieurs Puiséens, l’association Cergy-Pontoise environnement condamne l’implantation d’une zone de restauration au sud de la ville sur une parcelle en friche, par peur d’une « perte de la biodiversité ». Quant à la municipalité, porteuse du projet, elle assure que ce projet serait générateur de 300 nouveaux emplois.

« C’est un projet inutile et écocide », fustige l’association Cergy-Pontoise environnement au sujet de la construction d’un village-restaurant. Prévu sur l’une des « dernières terres agricoles de Puiseux-Pontoise », celui-ci doit prendre ses quartiers sur un terrain de 2 ha, aux abords de la RD 14. Or, le terrain est ouvert à l’urbanisation depuis 2006, contredit la municipalité de cette commune de 550 âmes. Quatre à cinq restaurants devraient y loger, ainsi qu’un parking de 243 places, d’après une idée du groupe Bertrand, entreprise des secteurs de la restauration et de la distribution, avec qui la mairie a décidé de créer un partenariat.
 
Qualifié de « beau projet » par l’édile (SE) Thierry Thomassin et approuvé à l’unanimité au conseil municipal en juin dernier, l’implantation d’une zone de restauration s’est « naturellement imposée ». « C’est un projet durable qui répond au fort développement des emplois et de l’habitat sur cette partie de l’agglomération », argue le maire dans un courrier distribué aux Puiséens au mois de novembre. Et d’ajouter que 300 nouveaux emplois pourraient ainsi être créés. En outre, toujours selon le premier magistrat de la ville, cette construction permettrait d’apporter un « confort de vie » aux riverains puisqu’elle agirait comme un rempart entre la résidence pavillonnaire et la route départementale qui borde la parcelle.
 

« Une alternative est possible »

L’argument est contré par Cergy-Pontoise environnement qui considère, au contraire, que la nature de ce projet apportera des nuisances sonores pour les habitants directs. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ont contacté au mois de septembre l’association écologiste, car peu emballés par l’implantation d’un village-restaurant. « Nous avons déjà un McDonald’s de l’autre côté de la route et cela ramène trop de monde. Il y a des problèmes d’odeur et je retrouve toujours des détritus devant chez moi. Avec ces nouveaux restaurants de restauration rapide, on va tripler ce risque ! », soulève un Puiséen.
 
Celui-ci regrette aussi le manque de consultation des villageois. « Rien n’empêchait la mairie de nous en informer. Là, j’ai juste l’impression qu’on va vendre le terrain à un investisseur », déplore-t-il. Pour y pallier, les écologistes se sont mobilisés, en tractant dans les boîtes-aux-lettres et en faisant du porte-à-porte. Ils blâment l’impact que cette zone de restauration pourrait causer à l’environnement, tel qu’une « perte de la biodiversité », une « multiplication des déchets sur la voie publique » ou encore une « limitation de la régénération des nappes phréatiques ».
 


 

« Une alternative est possible », juge Cergy-Pontoise environnement. Pour eux, cette parcelle pourrait servir à créer des jardins familiaux ou à installer de jeunes paysans pouvant faire du maraîchage. Pas du goût du maire Thierry Thomassin, pour qui ces propos relèvent d’une méconnaissance du terrain et de la « non-compétence » de l’association pour en parler. Il explique que ces deux hectares font partie d’une « zone urbaine d’équipement ». En cela, cette parcelle peut seulement accueillir « des commerces, des activités de service, des bureaux, des entrepôts ou encore des établissements d’enseignement, de santé et de spectacle », détaille l’édile. À ce jour, le permis de construire n’a pas encore été déposé.