Grâce à un prix plus attractif négocié par la ville, cette complémentaire santé doit faciliter l’accès aux soins à tous les habitants. Un recours qui répond à un besoin puisque 15 % des Cergyssois n’en possèdent pas aujourd’hui. Six ans plus tôt, Éragny-sur-Oise était la première commune d’Île-de-France à proposer ce dispositif solidaire.

« C’est un vrai progrès dans les services publics », souffle Jean-Paul Jeandon, maire (PS) de Cergy. La ville met à disposition une mutuelle communale à ses habitants, ainsi qu’aux travailleurs et étudiants exerçant sur le territoire, depuis le mois d’octobre. Ce dispositif solidaire permet aux personnes d’un même territoire de bénéficier d’une complémentaire santé à moindre coût, et d’assurer, de fait, une couverture plus complète de leurs frais de santé. L’objectif étant de permettre un meilleur accès aux soins des plus fragiles, représentés surtout par « les jeunes, les retraités et les familles monoparentales ».
 
Sa mise en place répond à une situation jugée alarmante par l’édile. D’après une étude menée par la ville, 15 % des Cergyssois n’ont pas de mutuelle aujourd’hui. Cette donnée pourrait expliquer pourquoi la même part des habitants n’a pas eu recours aux soins sur toute l’année 2018. Car, si les répondants de cette enquête expliquent d’abord ce renoncement par la difficulté à obtenir un rendez-vous médical, ces derniers évoquent aussi comme raison, le coût de la consultation et l’avance des frais.
 
Le maire de gauche en avait même fait une promesse de campagne en 2020. « Cela rentre dans les axes de notre politique de santé. On a déjà mis en place de la prévention en matière de santé et on travaille sur l’ouverture d’un centre de santé municipal », se félicite-il.
 

150 demandes d’information traitées

La commune a choisi la MOAT (Mutuelle de l’Oise des Agents Territoriaux) pour partenaire. « Elle intervient déjà sur le territoire et prévoit un remboursement des soins très rapide », argue le socialiste. L’organisme, mutualiste, propose des garanties à coûts maîtrisés, sans aucune sélection de critères d’âge, d’état de santé ou de ressources financières. Ce contrat collectif inclut des prestations classiques et prend en charge certaines dépenses non couvertes par le régime obligatoire, telles que la médecine douce, la diététique ou encore la pédicurie.
 
Des permanences sont prévues toutes les deux semaines, au sein desquelles une conseillère répond aux questions et propose des entretiens individualisés. Ces dernières affichent complet, la mutuelle « suscitant un intérêt certain depuis sa mise en place », assure la direction de la MOAT. « Ce sont pas moins de 150 demandes d’informations que nous avons traitées, dont un grand nombre pour des personnes ayant un besoin d’accès aux soins », indique-t-elle.
 
Un succès qui fait écho à celui d’Éragny-sur-Oise, première commune francilienne à avoir proposé ce dispositif à sa population, il y a de cela six ans. Le maire (Libres!), Thibault Humbert, confie que grâce à cette solution, « la population sans complémentaire santé est passée sous la barre des 11 % », alors qu’elle avoisinait les 20 % avant sa mise en place. D’autres villes val-d’oisiennes proposent aussi une complémentaire santé collective à l’image de Goussainville, Jouy-le-Moutier ou encore Eaubonne.