Après l’avoir rejeté une première fois il y a quatre mois, la Direction régionale de l’emploi a homologué la nouvelle version du plan de licenciement du groupe Barrière sur ces sites d’Enghien-les-Bains. La décision ne passe pas chez les partenaires sociaux qui comptent saisir le tribunal administratif de Cergy.

C’est plus de 60 employés qui devraient être licenciés. Le nouveau plan social du groupe Barrière pour l’ensemble de ses sites sur Enghien-les-Bains, qui comprend un casino et deux hôtels, a été approuvé par l’inspection du travail. Cette dernière avait retoqué leur première demande au mois d’avril, jugeant « insuffisantes » les mesures d’accompagnement des salariés visés.
 
Évoquant la « situation économique difficile » du complexe d’Enghien à cause de la crise sanitaire, le groupe n’a pourtant pas renoncé. Restant dans la « continuité » du premier plan social, il a apporté les modifications demandées pour que les licenciements soient homologués. Selon la Direction régionale de l’emploi (DRIETTS), ce nouveau plan « répond aux exigences ».
 

Une homologation contestée par les syndicats

 
Si les postes ciblés par le PSE restent majoritairement ceux de l’hôtellerie, de la restauration et de l’accueil, le groupe Barrière a précisé les conditions de départ des 69 salariés concernés. « Des congés de reclassement d’une durée de six à dix mois » sont prévus, tout comme « des mesures spécifiques au bénéfice des salariés présentant des difficultés » seront mises en place. L’entreprise propose aussi un plan de départ volontaire qui permet « de demander si des personnes souhaitent partir avant d’imposer un départ contraint dans les services concernés par des licenciements », clarifie Patricia Legros, directrice générale du casino.
 

La CGT et la FO du groupe Barrière demandent la réintégration des salariés. © CGT

 

Le délégué CGT Michaël Da Costa, regrette ce « faux plan de départ volontaire » puisqu’il « cible les fonctions qui doivent être supprimées ». Insatisfaits de ce PSE qui, « en substance, n’a pas du tout changé » par rapport à la première version, les syndicats « contestent fermement sa validation » et continueront « à le combattre par tous les moyens ». Ils comptent ainsi saisir le tribunal administratif dans les prochains jours afin d’annuler cette décision.
 

Une baisse de fréquentation de 40 % en juin

 
Le cégétiste soutient qu’il y a une bonne reprise des activités depuis la réouverture des sites il y a deux mois. Un argument contredit par la directrice. Après les multiples fermetures et couvre-feux, « les choses commençaient à rentrer dans l’ordre avec la suppression progressive des restrictions sanitaires. Mais, nous avons mis en place le passe sanitaire aujourd’hui et cela risque de nous mettre un coup », considère-t-elle. D’après la direction, les sites d’Enghien ont connu une baisse de fréquentation de presque de moitié en juin et de 12 % en juillet, par rapport à une année normale.
 
Pour l’instant, la direction n’a pas de vision sur le calendrier des futurs licenciements. « Nous allons commencer à étudier les candidatures des salariés visés par les licenciements, qui souhaitent postuler à un autre poste en interne », conclue-t-elle. Malgré la menace d’un recours en contentieux des syndicalistes, le plan social ne peut en aucun cas être annulé, insiste Patricia Legros.