La mairie de Cergy a autorisé le 11 mars dernier la construction de l’usine Dassault, fleuron de l’aviation française, sur la plaine des Linandes. Ce chantier ne passe pas auprès des associations Val-d’Oise et Cergy-Pontoise Environnement qui soulèvent plusieurs problèmes d’ordre environnemental. 

« Nous vous demandons, Monsieur le Maire, de revenir sur la décision d’accorder ce permis de construire », interpellent en chœur les associations militantes. Principalement pour des raisons écologistes, elles remettent en cause la future implantation de l’usine Dassault sur la plaine des Linandes, à Cergy, dont la construction a été validée en mars dernier, par la ville.

 

Baptisé « Projet Phoenix », le site va voir le jour aux abords de l’A15,  à proximité des complexes sportifs et commerciaux Aren’Ice et Aren’Park. Il accueillera un bâtiment principal (abritant quatres halles), un édifice hébergeant un restaurant et le CE, un espace de stockage des caisses, deux postes de garde ainsi qu’un parking souterrain de deux étages. « L’emprise au sol totale est de 43 811 m2 », indique l’enquête publique, soit la moitié de la surface constructible de la parcelle.

 

L’arrivée de Dassault « est bonne pour le tissu industriel cergypontain »

 

« Ce projet a pour objectif de remplacer le site actuel d’Argenteuil », précisent les associations Val-d’Oise Environnement et Cergy-Pontoise Environnement. Spécialisée dans l’assemblage des fuselages pour les programmes civils et militaires, l’usine a acté sa relocalisation à Cergy-Pontoise en 2019, suite au plan de restructuration qu’elle a connu il y a environ cinq ans. Et cela, au grand dam du maire d’Argenteuil, Georges Mothron (LR), qui regrette, entre autres, la fuite de nombreux emplois occasionnée par ce déménagement. Au contraire, l’ancien président de l’agglomération de Cergy-Pontoise, Dominique Lefebvre, ne cachait pas sa joie au moment où l’entreprise a officiellement annoncé son arrivée. Son implantation « est bonne pour le tissu industriel cergypontain, bonne pour tout le monde », avait-il déclaré à VOnews. 

 

Cette déclaration fait tiquer les deux associations écologistes qui ont engagé un recours gracieux contre la construction de l’ensemble industriel. Qualifiant ce projet d’ « inutile », elles soutiennent qu’il « ne créera aucun emploi au niveau du département, et donc de Cergy ». Elles s’appuient notamment sur les remarques de la CCI Val-d’Oise. Cette dernière stipule qu’en raison de la rationalisation et de la réorganisation des activités de production, « ce transfert s’opère avec une réduction du volume total des postes, de 900 à 600 environ ». « Le Val-d’Oise voit ainsi disparaître un nombre significatif de postes à forte technicité », ajoute-t-elle.  

 

De possibles « nuisances sonores » et des problèmes de « pollution de l’air »

 

D’un point de vue environnemental, les associations regrettent la nécessaire « artificialisation des sols » qui doit être engagée, ainsi que de possibles « nuisances sonores » et des problèmes de « pollution de l’air », la plaine des Linandes étant en bordure d’autoroute. De fait, l’étude d’impact ébauchée par l’usine Dassault « ne permet pas d’appréhender les enjeux environnementaux qui en découlent », d’après la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE). 

Pour y remédier, le groupe propose une zone de substitution de 8 ha sur laquelle seront créées, pour une durée de 30 ans, « des formations végétales sensiblement identiques à celles détruites par le projet ». Une compensation jugée insuffisante par Bernard Loup, président de l’association Val-d’Oise Environnement, qui s’appuie sur le plan climat adopté en 2018 par l’agglomération. Celui-ci prévoit, entre autres, la limitation des gaz à effet de serre. Or, le site de la plaine des Linandes n’étant pas desservi par les transports en commun, l’enquête publique indique « une augmentation du trafic routier de 500 véhicules par jour et de 80 poids lourds par semaine ». Contactée, l’agglomération ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet pour le moment.