Emmanuel Macron a annoncé le renfort de 2 000 effectifs policiers et gendarmes sur l’ensemble du territoire national avant la fin de l’année. Dans le Val-d’Oise, cette décision se traduit par la création de 35 postes dans les circonscriptions d’Enghien-Montmorency, Gonesse et Argenteuil.

« On se félicite que notre circonscription de police ait été identifiée comme un territoire ayant la nécessité d’avoir un renfort policier », déclare-t-on à l’hôtel de ville de Gonesse. Une satisfaction en demie teinte puisque, selon la municipalité, les onze postes prévus sur la circonscription de police, qui couvre les communes de Gonesse, Goussainville, Arnouville et Bonneuil-en-France, ne vont pas rattraper les « réels retards » en matière d’effectifs. « C’est un premier effort bienvenu, mais il est nécessaire qu’il soit intensifié et réel », poursuit un proche du maire Jean-Pierre Blazy.

 

Pour atteindre son objectif de créer 10 000 emplois de policiers et de gendarmes au terme de son quinquennat, Emmanuel Macron a annoncé 2 000 effectifs supplémentaires avant la fin de l’année. Ces postes « seront consacrés à la sécurité publique et à la police du quotidien afin que la présence des forces de l’ordre sur la voie publique soit réaffirmée et que le contact avec chaque citoyen soit renforcé », précisent les services de l’Etat. Une bonne nouvelle pour Gonesse qui regrette qu’il n’y ait plus de « police de proximité » sur son territoire. « Nous aimerions bien savoir qui est le dernier habitant qui a eu un contact avec un policier, autre qu’un contrôle d’identité », fait remarquer le cabinet du maire.

 

Avant 2022, deux autres circonscriptions devraient voir leurs effectifs s’agrandir. Celle d’Enghien-Montmorency, (Deuil-la-Barre, Enghien-les-Bains, Saint-Gratien, Montmagny, Soisy-sous-Montmorency, Montmorency, Margency, Groslay et Andilly), comptera quatorze effectifs supplémentaires. Celle Argenteuil (Argenteuil, Bezons, Cormeilles-en-Parisis, La Frette-sur-Seine), en comptera dix nouveaux. « C’est toujours bien. Mais il y a déjà environ huit postes non-affectés. Donc ça ne fera que deux policiers en plus au lieu des dix annoncés », estime-t-on en mairie d’Argenteuil. Si la ville a déjà obtenu un renfort de 15 agents de police sur les quartiers prioritaires d’Argenteuil en 2019, la municipalité s’estime toujours sous-dotée : « Les habitants ont parfois l’impression qu’il n’y a pas d’intervention ». La commune souhaiterait « une présence policière plus forte, notamment la nuit » pour répondre, entre autres, aux « problématiques d’incivilités et de nuisances sonores ».

 

Plus qu’un problème de « nombre »

Le cabinet du maire d’Argenteuil affirme qu’il n’y a pas qu’une « problématique du nombre ». Selon lui, il faut que l’État alloue davantage de moyens à la police. Il assure que les policiers « se plaignent de ne pas avoir assez de formations ainsi que de matériel et de locaux adaptés ».

 

La secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale, Audrey Vagner, plébiscite également une augmentation du budget de l’Etat pour la police. Selon elle, si l’État ne souhaite pas perdre d’effectifs, il doit avant tout fidéliser les policiers confirmés, en augmentant notamment leur pouvoir d’achat en Île-de-France, car « c’est un secteur très difficile ». Cette dernière demande à ce que les nouveaux effectifs que promet Emmanuel Macron, en Île-de-France, ne soient pas seulement constitués de « jeunes sortis d’école » car « ce sont des quartiers difficiles où il règne de la violence et où il faut vraiment des policiers d’expérience ».

 

Enfin, la syndicaliste souhaiterait voir « une réponse pénale à la hauteur des faits commis ». « Tant qu’on n’aura pas une justice qui sanctionnera réellement les délinquants, on aura beau mettre tous les policiers qu’on veut dans la rue, ça ne servira pas à grand-chose », poursuit-elle.