Gonesse faisait partie des deux dernières communes avec Courdimanche à maintenir la semaine de quatre jours et demi dans le Val-d’Oise. Ardent défenseur de cette réforme, le maire Jean-Pierre Blazy a dû se résigner face à la forte mobilisation des parents d’élèves ces derniers mois.

L’école Roger Salengro est l’une des neuf écoles élémentaires de la commune à pratiquer la semaine de 4 jours depuis sa mise en place. Images d’archives.

C’est un soulagement pour de nombreuses familles gonessiennes. À partir de la rentrée prochaine, les élèves du premier degré retrouveront la semaine scolaire de quatre jours. Une première depuis la réforme de 2013 menée par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, qui imposait alors d’étaler les apprentissages fondamentaux sur cinq matinées au lieu de quatre dans le premier degré. Une mesure qu’a toujours défendue le maire historique de Gonesse, Jean-Pierre Blazy. « D’expérience, je sais qu’on apprend mieux le matin », soutient l’édile lui-même ancien enseignant.

 

Même en 2017, lorsque la parution d’un décret autorise les villes à revenir sur l’application des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et primaires, Jean-Pierre Blazy n’avait pas flanché à l’inverse de la majorité de ses pairs. Il était l’un des deux derniers maires à maintenir ce cap dans le Val-d’Oise avec celui de Courdimanche qui est tout de même repassé à la semaine de quatre jours le temps de la crise sanitaire, et ce jusqu’au mois de juin. L’ex-socialiste n’y aurait pas renoncé cette année sans la forte mobilisation des parents d’élèves ces derniers mois.

 

77% des parents d’élèves favorables au retour à la semaine de quatre jours

 

Une première consultation des parents d’élèves a été lancée par la mairie à la mi-janvier. Si seulement un tiers des interrogés y participe, la majorité s’est dite mécontente du rythme scolaire en vigueur. Insatisfaits du questionnaire qu’ils jugent « incomplet » et « orienté », un collectif de parents d’élèves décide de mener une seconde consultation en parallèle. Et le verdict est sans appel : 77% des parents d’élèves sont favorables au retour à la semaine de quatre jours. « Les parents estiment que leurs enfants sont fatigués et cela faisait des années qu’ils le réclamaient », rapporte Sadila Debruyne, présidente de la FCPE locale.

 

« Après s’être entêté à conserver un système qui n’avait pas convaincu, le maire de Gonesse a fini par céder », se réjouit le principal opposant de la majorité municipale, Cédric Sabouret. « Cela prouve que la mobilisation paye et que nous avions raison de mettre ces sujets sur la table », poursuit-il. Selon l’élu de gauche, l’ancien rythme scolaire agissait comme un véritable repoussoir pour les enseignants qui n’habitent pas dans la ville. « Ils se retrouvaient à devoir envisager des solutions de garde pour leurs propres enfants et certains ont même quitté la ville », déplore le conseiller municipal d’opposition.

 

Le temps d’accueil périscolaire définitivement supprimé

 

Dernière ligne de défense du maire, la répartition de la semaine scolaire en cinq matinées permettait aux enfants d’avoir moins de cours l’après-midi pour « passer plus de temps en accueil périscolaire ». Or, le temps d’accueil périscolaire (TAP), l’autre mesure phare de la réforme de 2013, est annulé depuis plus d’un mois en raison de la circulation intense du virus. Face à l’incertitude générée par la crise sanitaire, la municipalité a même décidé de supprimer définitivement ces activités périscolaires organisées sur le temps dégagé. Leur mise en place était, de toute façon, « ratée à Gonesse », critique Cédric Sabouret. « Ils n’étaient pas de bonne qualité et les gens étaient globalement peu satisfaits », surenchérit-il. « Sans temps d’accueil périscolaire, la semaine de quatre jours et demi n’est plus nécessaire », conclut Sadila Debruyne.

 

La ville réfléchit tout de même à la mise en place d’un accueil éducatif chaque mercredi matin. « Si les parents le souhaitent, nous proposerons du soutien scolaire dans les écoles de la ville pour les enfants en difficulté. Ce sera un dispositif gratuit. L’après-midi, les parents pourront laisser leurs enfants dans les centres de loisirs », prévoit Jean-Pierre Blazy.