En début de semaine dernière, plusieurs maires du Val-d’Oise réclamaient d’avancer les vacances scolaires pour ralentir la progression de l’épidémie. Une demande entendue par le gouvernement. Satisfaits, ils souhaiteraient mettre à profit ce temps d’arrêt pour accélérer la vaccination.

« Le virus circule dans les établissements scolaires. Mais pas plus qu’ailleurs », déclarait Emmanuel Macron, lors de son allocution présidentielle du 31 mars 2021.

Les élèves ont entamé ce mardi leur semaine de cours à distance. Ils seront ensuite en congé à la fin de la semaine. Si les écoliers de premier degré auront une rentrée en présentiel le 26 avril, les collégiens et lycéens, quant à eux, devront rempiler en distanciel jusqu’au 3 mai avant de pouvoir revenir en classe.

 

La fermeture anticipée des établissements scolaires « est la solution la plus adaptée pour freiner le virus », annonçait Emmanuel Macron, mercredi dernier lors de son allocution présidentielle. Une mesure qui fait écho à l’appel de certains maires val-d’oisiens qui réclamaient, quelques jours plus tôt, d’avancer les vacances de printemps.

 

« C’était la meilleure chose à faire »

« On ne pouvait plus continuer comme ça » se récrie Philippe Rouleau, maire LR d’Herblay-sur-Seine, qui se plaignait d’une vie scolaire sous tension. Dans le Val-d’Oise, département le plus touché par la crise sanitaire, le taux d’incidence hebdomadaire chez les 0-9 ans a quadruplé depuis le début du mois de mars et atteint actuellement 419,3 pour 100 000 habitants. En date du 2 avril, 736 classes étaient fermées contre 120 la semaine d’avant dans le département.

 

« C’était la meilleure chose à faire », affirme Patrick Floquet, maire DVD de Montmagny. « Dans trois à quatre semaines, le pic de l’épidémie sera passé », argumente-t-il en faveur de la fermeture des écoles. Il est rejoint par Jean-Christophe Poulet, édile DVG de Bessancourt, qui se dit « plutôt satisfait» du soutien du gouvernement aux collectivités locales en soulignant « l’angoisse» des parents à laisser leurs enfants sur les bancs de l’école. Daniel Fargeot, président LR de l’Union des maires du département, se range du côté de l’avis général. « La priorité est la santé », résume-t-il. Nuançant l’idée que les cours à distance engendreraient des difficultés, il soutient que « les enfants ont un pouvoir d’adaptation relativement efficace ».

 

« Il faut qu’on soit prêt »

Arnaud Bazin, sénateur LR du Val-d’Oise parle d’une mesure « inéluctable vu l’évolution exponentielle de l’épidémie ». Il déplore néanmoins le manque d’anticipation du gouvernement qui a tardé à prendre position : « Je pense que les écoles sont un sujet mal abordé, mal étudié et nous en payons les conséquences aujourd’hui. »

 

Le maire PCF de Fosses, Pierre Barros, prend le contre-pied des autres élus val-d’oisiens en se disant « mitigé ». Il ne comprend pas cette mesure et aurait préféré une « prise en compte spécifique au niveau local ». Quelques enseignants et personnels communaux ayant été testés positifs à la Covid-19, sans pouvoir être remplacés, il avait décidé, avec l’accord de la préfecture, de fermer toutes les écoles de la commune dès le 29 mars. Manquant de tests salivaires, il regrette le manque d’intervention de l’ARS « dans les lieux qui sont de véritables clusters ».

 

De fait, pour de nombreux élus, la vaccination est la seule solution pour sortir de la crise sanitaire. Ils réclament à l’État de leur fournir plus de doses à l‘instar d’Isabelle Mézières, maire DVD d’Auvers-sur-Oise. Jean-Christophe Poulet souhaite « mettre à profit » ce temps de latence. « Il faut vacciner et préparer des campagnes de tests salivaires pour la rentrée. Il faut qu’on soit prêt », rappelle-t-il. Le maire de Montmagny, quant à lui, prévoit d’ouvrir un nouveau centre de vaccination au sein de sa commune afin de rendre pérenne la réouverture des écoles le 26 avril.