Surnommé par beaucoup le « menhir du Vexin », Gérard Claudel s’est éteint jeudi matin à l’âge de 96 ans. Fervent défenseur de ce territoire rural, il est l’un des artisans du parc régional du Vexin qu’il a présidé pendant 16 ans. 

Gérard Claudel, une figure politique locale et fervent défenseur du Vexin, est décédé ce jeudi à l’âge de 96 ans.

« Nous avons perdu un Val-d’Oisien de cœur et de conviction, un Val-d’Oisien qui a fait honneur à notre institution », a déclaré la présidente du Conseil départemental, Marie-Christine Cavecchi, en introduction de la séance plénière ce vendredi matin, avant d’inviter l’assemblée à observer une minute de silence. Depuis l’annonce de la disparition Gérard Claudel à l’âge de 96 ans, les hommages se multiplient pour cette figure politique du Val-d’Oise.

 

Agriculteur de profession, Gérard Claudel laisse derrière lui une carrière d’élu local, longue de 51 ans. En 1960, à l’âge de 35 ans, il devient maire d’Ennery, sa commune natale qu’il ne quittera jamais. Il y restera aux commandes pendant 48 ans, jusqu’en 2008. Entre-temps, en 1976, il décroche également un mandat de conseiller général du canton de la Vallée-du-Sausseron, une fonction qu’il conservera jusqu’en 2011. Gérard Claudel sera même le président de l’Union des maires du Val-d’Oise de 1989 à 2005. Il va jusqu’à s’essayer à la politique nationale en siégeant au sénat en 2004, le temps de quelques mois, afin de remplacer Nelly Ollin, nommée ministre au Gouvernement.

 

Un parcours politique dense et pourtant Gérard Claudel ne se voyait étonnement pas comme un homme politique, mais davantage comme « un militant au service des missions ». « J’ai eu l’impression d’effectuer des missions mais jamais de faire de la politique », avait-il affirmé à notre micro le jour de sa dernière séance plénière.

 

 

« Aujourd’hui on parle du Vexin comme les Bretons parlent de la Bretagne »

La renommée du politicien tient surtout de son engagement pour son territoire, le Vexin. Un dévouement qui lui vaut d’ailleurs le surnom de « menhir du Vexin », et même de « chêne du Vexin », aux yeux de Philippe Sueur, maire LR d’Enghien-les-Bains, en écho à la « véritable force » qu’il dégageait. « Développer en protégeant et protéger en développant sans que l’un ne se fasse au détriment de l’autre », deviendra le mantra du défenseur du poumon vert du département.

 

À cœur de donner une véritable identité à la région, il est à l’origine du Parc naturel régional du Vexin français, aux côtés de Jacques Dupaquier et Yves De Kervegen. Il y restera à sa tête pendant 16 ans, de 1995 à 2011. « Il y a 20 ans, personne ne se disait vexinois. Aujourd’hui dans le langage courant, on parle du Vexin comme les Bretons parlent de la Bretagne », lançait-il fièrement sur notre plateau en 2011, le sentiment d’une mission réussie, alors qu’il venait de passer les commandes du PNR à Jean Pichery. « Le Vexin a perdu son père, celui qui a permis depuis 1995 de créer une histoire commune à notre beau territoire devenu Pays d’Art et d’Histoire », souligne Jean-Pierre Béquet, ancien maire d’Auvers-sur-Oise et ancien vice-président du PNR du Vexin Français. Gérard Seimbille, le vice-président du Conseil départemental en charge des finances et président du Groupe de droite majoritaire Union pour le Val-d’Oise, se souvient d’un homme « qui avait de la terre aux godasses ».

 

 

« Une vie consacrée aux autres »

Stéphanie Von Euw, maire LR de Pontoise et Philippe Sueur, à la tête d’Enghien-les-Bains, soulignent tous deux « sa gouaille ». Le député LR, Antoine Savignat, se souvient de son « franc-parler et sa forte voix ». D’autres saluent son « sens de l’intérêt général », à l’image de l’ancien maire de Magny-en-Vexin et président du groupe des socialistes et apparentés au Conseil départemental, Jean-Pierre Muller. « Il est le symbole d’une vie consacrée au service des autres. Il était l’ami de tous, le pilier de notre territoire », complète Antoine Savignat.

 

« À titre personnel, je veux retenir nos échanges privilégiés dans le Sausseron, ses conseils et son humour dont je garderai un souvenir impérissable », confie Stéphanie Von Euw, qui avait reçu le soutien de Gérard Claudel, lors des dernières élections départementales de 2011 pour lui succéder sur le canton vexinois de la Vallée-du-Sausseron.

 

Cette terre si chère à son cœur a trouvé son nouveau défenseur en la personne de son petit-fils, Benjamin Demailly, président du PNR depuis septembre 2020. Tout un symbole.