Disponible prochainement, cette plateforme permettra de géolocaliser près de 200 commerces du centre-ville. Dans un contexte économique tendu, Philippe Rouleau (LR) souhaite aider les commerçants locaux à « mieux résister aux crises qui s’annoncent».

« Notre but est de fournir un outil clé en main au boucher du coin qui n’est pas forcément un spécialiste d’Internet », résume le maire LR, Philippe Rouleau, d’Herblay-sur-Seine. 

 

Ce jeudi 24 septembre, le Conseil municipal a adopté la création d’un portail internet recensant près de 200 commerces de proximité du centre-ville. Dans leurs onglets, les commerçants pourront notamment indiquer leur adresse, les produits qu’ils exposent et des offres promotionnelles.

 

Le but est de « permettre à chaque commerçant de se faire connaître un peu plus pour mieux résister aux crises qui s’annoncent », exprime l’édile républicain. D’autant plus que les commerces de proximité ne luttent pas toujours à armes égales avec leurs concurrents.« Ils ont de plus en plus de mal à faire face aux grandes enseignes, donc ça doit aussi leur permettre de se renforcer », poursuit Philippe Rouleau.

 

Le coût du projet se situe autour des 15 000€ pour la collectivité. La moitié sera prise en charge par la région Île-de-France. Les commerçants quant à eux, n’auront pas à débourser un seul centime pour s’offrir ce service. « Nous avions déjà fait des expérimentations qui n’avaient pas fonctionné il y a quelques années, explique le maire. Aujourd’hui, la ville a décidé d’investir auprès d’un acteur spécialisé dans le domaine ». 

 

Une augmentation moyenne « de 2 à 5% » du chiffre d’affaires

C’est Eolas qui a été choisi par la commune. Fondée en 1992, l’entreprise héberge déjà une quarantaine de plateformes similaires dans toute la France. Son directeur, Frédéric Dulac, a longtemps travaillé pour des Chambres des commerces et de l’industrie avant d’exporter le concept aux collectivités locales : « On recense de plus en plus de villes et d’agglomérations intéressées par notre dispositif pour dynamiser leurs coeurs de villes ». 

 

La PME qui emploie 150 personnes à Grenoble, Paris et Lyon souhaite favoriser les circuits courts. « Un peu à la manière d’Amazon, le client va chercher des produits et notre portail va lui permettre de trouver des entreprises locales qui les proposent à la vente », détaille Frédéric Dulac. 

 

Le site Achat-dijon.com recense 6 200 commerces, tous domaines confondus, dans la région dijonnaise. Il a notamment servi de modèle pour le portail développé sur Herblay-sur-Seine. 

Si les achats en ligne ne seront pas immédiatement disponibles à Herblay-sur-Seine, Eolas prévoit tout de même un système de réservation. « Le client pourra commander ses produits avant d’aller les chercher sur place. Cela permet d’éviter de se faire livrer en camionnette depuis l’Allemagne ou ailleurs », prêche Frédéric Dulac.

 

Par ailleurs, la plateforme ne sera pas dupliquée en application. Une volonté assumée par la firme. « Notre coeur de cible se situe chez les personnes déjà installées avec des enfants ou qui sont un peu âgées. Elles n’ont pas forcément le réflexe d’aller télécharger une application comme c’est le cas pour les moins de 16 ans », explique le chef d’entreprise, Frédéric Dulac.

 

Et la formule semble payante, puisque le portail aurait contribué en moyenne à une hausse de 2 à 5% du chiffre d’affaires des commerçants concernés. « Et nous ne prenons aucune commission, précise le directeur, l’argent dépensé par les clients ira directement dans leurs poches ».  

 

Un « super annuaire local »

Pour David Molina, directeur du studio photo Silmarile situé à deux pas de la mairie, cette initiative est une aubaine. Le chef d’entreprise a été durement impacté par la crise sanitaire : « Avec l’annulation des photos scolaires, des mariages et la fermeture de mon studio pendant le confinement, je n’ai jamais dépassé la barre des 50% de mon chiffre d’affaires habituels depuis mars. On était quatre salariés à l’époque, nous ne sommes plus que deux aujourd’hui ». 

 

David Molina, directeur du studio photo Silmarile, espère « gagner en visibilité », grâce au portail fourni par la ville. DR.  

Grâce à cette plateforme qu’il définit comme un « super annuaire local », l’entrepreneur en reconversion depuis trois ans, espère « gagner en visibilité ». « Dans le temps, on avait les pages jaunes mais, aujourd’hui, tout se passe sur internet », précise-t-il. Celui qui achète déjà de la publicité sur Google, espère être « mieux référencé » grâce au portail. 

 

« Pendant un an et demi, j’ai demandé à l’association de commerçants de la ville de réaliser une plateforme équivalente, sans succès », déplore l’Herblaysien de 49 ans. Alors, lorsque la mairie lui fait part de son projet, le photographe n’hésite pas à s’investir. « J’ai photographié plusieurs commerçants du marché pour pouvoir les présenter sur le site », explique-t-il. 

 

Déjà présent sur le web et les réseaux sociaux, David Molina pense que cette plateforme peut être « un vrai levier pour les commerçants qui n’ont pas cette chance ». De son côté, le maire assure que le site sera opérationnel prochainement