Le Val-d’Oise fait partie des 21 départements où la circulation du coronavirus repart à la hausse. Cette situation conduit de nouveau à son classement en rouge, et pourrait entraîner la mise en place de mesures spécifiques par la préfecture.

L’épidémie regagne du terrain. Le Premier ministre, Jean Castex a détaillé ce jeudi matin la liste de dix-neuf nouveaux départements, dont le Val-d’Oise, désormais au-dessus du seuil des 50 cas positifs pour 100 000 habitants par semaine. Ils rejoignent ainsi Paris et les Bouches-du-Rhône, déjà au-dessus de ce seuil depuis quelques jours.

 

« C’est maintenant qu’il faut intervenir », Jean Castex

Selon les indicateurs de Santé publique France, l’indicateur nommé « taux d’incidence hebdomadaire », affichait 51,2 nouveaux cas pour 100 000 habitants dans le Val-d’Oise entre le 17 et le 23 août. Un chiffre supérieur à la moyenne nationale de 40,1 pour 100 000 habitants et en constante progression. Sur le département, ce taux est passé de 20,6 pour 100 000 début août à 28, puis 32,8 pour désormais atteindre 51,2 pour 100 000.

 

Cette situation a amené le Premier ministre a « tire[r]la sonnette d’alarme ». « Nous sommes encore très loin [de la situation]que nous avons connu en avril ou en mars puisqu’on estime qu’à cette époque le pic de l’épidémie se situait à 1 000 pour 100 000, soit à peu près 20 fois plus qu’aujourd’hui, mais précisément c’est maintenant qu’il faut intervenir, car la croissance peut être exponentielle si nous n’intervenons pas », a déclaré le chef du gouvernement lors de sa conférence.

 

Le nombre d’hospitalisations n’est pour l’heure pas affecté par cette recrudescence des cas de coronavirus. Toujours selon Santé publique France, 222 personnes étaient hospitalisées dans le département au 25 août, un chiffre stable depuis le 3 août (224 hospitalisations). Huit personnes étaient en réanimation le 25 août dernier, un chiffre qui n’a plus été dépassé depuis le 22 juin, et loin de ce qu’a pu connaître le Val-d’Oise au plus fort de la crise (188).

 

Plus de pouvoir pour les préfets

Le Premier ministre a également détaillé les conséquences de ce retour dans le rouge. Dotés de pouvoirs renforcés, les préfets des départements concernés ont la possibilité « après concertation avec les maires, généraliser le port du masque dans l’espace public au moins dans les grandes agglomérations, et dans les grandes villes ». Par ailleurs, « il ne sera plus possible de déroger à l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes ». Les préfets peuvent également décider de fermer les bars et les restaurants après 23 heures, « lorsque les données épidémiologiques locales l’exigent ».

 

Pour rappel, le préfet du Val-d’Oise a rendu le port du masque obligatoire sur les marchés de toutes les communes du département, et dans certains secteurs de plusieurs villes (Cergy, Arnouville, Enghien-les-Bains, Villiers-le-Bel). Un arrêté préfectoral doit entrer en vigueur pour Argenteuil à compter de ce samedi 29 août. Certains maires ont également pris des décisions similaires, comme Xavier Haquin, maire (LR) d’Ermont.