Annoncé jeudi dernier par le ministre de la Santé, un plan de dépistage massif est en cours en Île-de-France. Près de 1,3 millions de Franciliens vont être testés pour éviter une seconde vague de l’épidémie de Covid-19. Les communes craignent de ne pas avoir les moyens suffisants pour le faire.

Dernier département classé rouge en Île-de-France, le Val-d’Oise connaît depuis lundi une importante vague de dépistage au Coronavirus. Lancé par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, ce dispositif régional concerne 1,3 millions de Franciliens de 32 communes différentes. Dans le Val-d’Oise, huit communes de plus de 10 000 habitants ont été sélectionnées : Goussainville, Garges-lès-Gonesse, Cergy, Argenteuil, Bezons, Gonesse, Sarcelles et Villiers-le-Bel. 

 

Chaque résident déclaré auprès de l’assurance maladie recevra à son domicile, un bon donnant droit à un dépistage gratuit. Les envois se feront en deux temps. Seuls les plus de 50 ans, les malades atteints de pathologies de longue durée ou encore les bénéficiaires de l’aide médicale d’État seront concernés cette semaine. “ Cela représente plus de 20 000 personnes à la louche, rien que sur la ville d’Argenteuil ”, explique Agnès Lacroix, en charge de la solidarité sur la ville. 

 

Mais à compter de la semaine prochaine, tous les habitants des villes concernées, hormis  les moins de 10 ans, pourront réaliser un test nasopharyngée (PCR) dans n’importe quel laboratoire de France, sans aucune date d’expiration. 

 

Hormis les moins de 10 ans, tous les résidents de Goussainville, Garges-lès-Gonesse, Cergy, Argenteuil, Bezons, Gonesse, Sarcelles et Villiers-le-Bel pourront se faire tester.

Des critères de sélection

Pour sélectionner les communes, l’Agence régionale de santé s’est appuyée sur plusieurs critères comme le niveau de contagiosité, l’accès au dépistage ou encore la situation économique et sociale de la ville.  » On sait qu’il y a une surmortalité dans les communes les plus défavorisées « , souligne David Heard, de l’ARS Île-de-France. 

 

Dans une ville comme Argenteuil, on rencontre effectivement une “ population en difficulté sur le plan de la santé « , confirme Agnès Lacroix. Près de 19% de la population est notamment bénéficiaire de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), réservée aux foyers les plus modestes. 

 

“ On ne pourra pas dépister tout le monde ”

Si la première vague de dépistage ne devrait pas poser de problème, les communes craignent un afflux massif au cours de l’été. “ On ne pourra pas dépister tout le monde à Argenteuil, tout simplement parce qu’on n’a pas le personnel suffisant pour le faire ”, prévient l’adjointe en charge de la solidarité. 

 

Même constat du côté de Sarcelles, où plus de 35 000 personnes seront invitées à se faire dépister. “ Nous ne possédons que deux laboratoires sur la ville, dont un seul qui remplit toutes les conditions requises. Mais sa capacité maximale n’est que 60 tests par jour, déplore la commune qui critique également la soudaineté de l’annonce. Nous l’avons appris dans la presse vendredi sans jamais recevoir de directives claires ”. 

 

Du côté de l’ARS, le directeur de la communication, David Heard, se veut plus rassurant. “ L’envoi de bons sera échelonné, car l’idée c’est que tout le monde n’aille pas en même temps aux laboratoires ”.