Le député du Val-d’Oise a annoncé en mai dernier qu’il quittait le groupe majoritaire, mais ne souhaitait pour autant pas apparaître comme un membre de l’opposition. Une position de « ni-ni » qu’il applique en siégeant désormais au sein du nouveau groupe parlementaire « Écologie Démocratie Solidarité ».

« Pour que le monde d’après ne ressemble pas à celui d’avant en pire ». C’est ainsi qu’Aurélien Taché, parlementaire de la 10e circonscription du Val-d’Oise, a justifié son départ de la majorité dans une interview au JDD, le 17 mai dernier. Pour lui, le parti présidentiel n’a pas été fidèle à ses intentions d’ouverture vers les autres tendances politiques et acteurs de la société civile. Ancien conseiller auprès du ministère du logement sous François Hollande, Aurélien Taché regrette surtout que « l’ouverture ne se soit faite que vers la droite ». « Pour rester un homme de gauche , je dois quitter LREM » a-t-il ajouté au moment d’expliquer son départ. 

 

« Je veux obtenir des résultats pour les Français »

Avant la rupture, le député avait déjà tenté d’infléchir la ligne du parti présidentiel. En 2019, il a par exemple été à l’initiative du mouvement « Hypérion » qui visait, selon ses termes, à « incarner la sensibilité de la gauche démocrate » au sein de la majorité.  

 

Deux jours après avoir abandonné son étiquette présidentielle, l’élu s’est joint à la création d’un nouveau groupe parlementaire. « Écologie Démocratie Solidarité » a d’ailleurs fait perdre à La République en Marche sa majorité absolue, une première dans l’histoire de la Ve République. Composé presque exclusivement d’anciens marcheurs qui votent, selon les textes, en accord ou en opposition au groupe majoritaire. Ce nouveau groupe se place ainsi dans la lignée des intentions du député val-d’oisien. « S’il faut choisir, je serai dans la majorité, car je veux être constructif et obtenir des résultats pour les Français » a-t-il indiqué en mai dernier. « Nous souhaitons que ce nouveau groupe parlementaire soit à votre image : plus exigeant, plus écologique et plus solidaire », a précisé le député à ses administrés cergypontains sur son site Internet.

 

Des adhérents du Val-d’Oise déçus

Mathieu Bouda, suppléant du député et représentant du comité local de La République En Marche rapporte une certaine « déception » chez les sympathisants val-d’oisiens. Le départ d’Aurélien Taché résonne chez eux comme « un aveu d’échec de la promesse de renouvellement », précise-t-il.

 

« Ce n’est pas en trois ans que l’on peut juger un mouvement », estime le proche du député, en reconnaissant tout de même des « ratés » au sein du parti présidentiel qui ferait preuve d’ « amateurisme ». Sur les enjeux locaux, le calendrier ne change pas, assure Mathieu Bouda, indiquant que les « divergences politiques ne les empêchent pas de travailler ensemble »

 

Aurélien Taché vante également son bilan avec la majorité sur le plan local. Il  se réjouit notamment d’avoir permis l’adoption des emplois francs. D’abord expérimentés à Cergy, ils auraient permis à plus de 1 200 Val-d’Oisiens issus des quartiers prioritaires de trouver un emploi depuis 2018.