Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) appelle à repousser l’ouverture des écoles après le 11 mai. Pour les 316 élus signataires franciliens, ce calendrier « à marche forcée » est « intenable et « irréaliste ».

« Nous apprenons, dix jours avant la date de réouverture des écoles, qu’il appartiendrait aux maires de décider de la réouverture des écoles, et aux parents de décider du retour vers le chemin des classes de leurs enfants », dénoncent plusieurs centaines de maire d’Ile-de-France sur le site de la Tribune. Pour ces élus, il est impossible d’accueillir les élèves dans de bonnes conditions le 11 mai. « Nous n’avons pas encore toutes les informations pour préparer la population, et les directives sont mouvantes » s’inquiètent les édiles. Situation d’autant plus délicate qu’ils ne sauront que le 7 mai si leur département sera classé en zone rouge ou non. « Tout cela ne s’improvise pas du jour au lendemain ».

 

« Report à une date ultérieure »

Le calendrier « à marche forcée » du gouvernement est intenable pour les élus de l’AMIF : « Il faut 4 à 5 semaines pour commander des masques. Il faut une semaine pour organiser l’apport des repas à la cantine. » La demande des élus est simple : « repousser la date de réouverture des écoles s’agissant des départements classés rouges et en particulier de l’Île-de-France à une date ultérieure au 11 mai, qui permettra l’application stricte d’un protocole sanitaire tout aussi strict qui commence à peine à être diffusé aux villes ».

 

« Des moyens financiers suffisants »

Les maires demandent également « de ne pas faire reposer sur les maires la responsabilité juridique, politique et morale de la réouverture des écoles, mais de les associer dans une concertation avec le Préfet de département, qui doit assumer l’entière responsabilité de sa décision prise sur proposition du maire ». Enfin, l’AMIF souhaite « que des moyens financiers suffisants soient conférés aux communes pour qu’elles puissent assurer l’accueil périscolaire dans le strict respect du protocole sanitaire, qui induit nécessairement un coût et une mobilisation de personnel supplémentaires ».

 

Le texte envoyé à Emmanuel Macron a été signé par 316 maires d’Ile-de-France, dont 28 édiles du Val-d’Oise parmi lesquels Julien Bachard (Saint-Gratien) et Xavier Melki (Franconville) qui avaient déjà fait part de leurs inquiétudes dans un courrier adressé au préfet du Val-d’Oise.

 

Pierre Barros (Fosses), Michèle Berthy (Montmorency), Sandra Billet (Saint-Leu-la-Forêt), Jean-Pierre Blazy (Gonesse), Armand Dedieu (Bréançon), Christophe Depon (Saint-Clair-sur-Epte), Grégoire Dublineau (Eaubonne), Daniel Fargeot (Andilly), Jean-Marie Fossier (Louvres), Alain Garbe (Bruyères-sur-Oise), Thibault Humbert (Éragny-sur-Oise), Maurice Lefèvre (Garges-lès-Gonesse), Philippe Lemoine (Chaussy), Gérard Leroux (Enenry), Jean-Michel Levesque (Osny), Alain Melin (Le Plessis-Luzarches), Georges Moisset (Wy-dit-Joli-Village), Georges Mothron (Argenteuil), Guy Paris (Sagy), Claude Robert (Bouffémont), Philippe Rouleau (Herblay-sur-Seine), Martine Soret (Ambleville), André Toulouse (Roissy-en-France) et Jean-Christophe Veyrine (Jouy-le-Moutier) et Patrick Haddad (Sarcelles) ont co-signé cette tribune.

 

Patrick Haddad, maire PS de Sarcelles signataire de la tribune, nous en dit plus sur les raisons de son refus de rouvrir les écoles de la commune, le 11 mai prochain.