Si la plupart des maires candidats à leur réélection ont été facilement reconduits, ils sont quelques uns à avoir perdu leur fauteuil. Une défaite qui en amène certains à changer de vie.

 

La défaite de dimanche, Damien Delrue y voit “un signe du destin”. Le maire sortant divers centre de Luzarches est un des grands perdants du premier tour. Son successeur, Michel Mansoux, candidat divers droite qui prendra ses fonctions dès samedi, a été élu avec 178 voix d’avance dans cette commune d’un peu plus de 4 000 âmes. Une conséquence directe de l’abstention selon l’ancien maire luzarchois. Elle s’élevait à 45% soit 10 points de plus qu’en 2014.

 

“Une formidable opportunité de renouveler ma vie”

Damien Delrue, ancien maire divers centre de Luzarches, a fait le choix de l’exil en Afrique.

Plus qu’un échec, le “maire bulldozer” comme il se surnomme, préfère retenir son bilan : “On a métamorphosé l’image de Luzarches et notamment son coeur de ville”. En conflit avec le propriétaire du golf-hôtel de Mont Griffon, qui l’accuse de le forcer à vendre ses parcelles de terrain, et les propriétaires à qui il a imposé le ravalement des façades, il assume pleinement ne pas faire le consensus : “On ne fait rien sinon”, complète-t-il. “Radical” dans son approche comme dans sa vie, il prend un virage à 180 degrés en s’exilant définitivement en Afrique : “Ma maison est officiellement à vendre aujourd’hui”, ironise-t-il. 

 

Cette décision, le cinquantenaire l’a mûrement réfléchie : “J’ai toujours été tiraillé entre le sédentarisme et le nomadisme. Et je perçois le résultat de dimanche comme une formidable opportunité de renouveler ma vie”. Marié et papa de deux garçons en cours de mandat, il estime aussi avoir parfois “manquer de temps pour [ses]proches”. 

 

Direction donc la Tanzanie, “un des rares joyaux naturels restants au monde” avec une importante réserve naturelle et sa grande proportion d’animaux sauvages. Il s’est déjà renseigné pour inscrire ses enfants dans une école internationale et prévoit de s’engager localement, sans plus de précisions. Il lui faudra d’abord attendre la levée des restrictions liées au Covid-19. 

 

Jean-Pierre Muller se retire de la vie politique

L’ancien maire, ex-socialiste désormais divers gauche, de Magny-en-Vexin et chef de file de l’opposition départementale, se retire de la vie politique à 67 ans.

Pour Jean-Pierre Muller, ancien édile de Magny-en-Vexin pendant 19 ans, la chute est rude. L’ex-socialiste de 67 ans désormais divers gauche, a été lourdement battu par Luc Puech Pays d’Alissac, nouveau venu en politique et candidat divers droite élu avec 58.28% des suffrages. Seuls 54.02 % des électeurs se sont rendus aux urnes contre 68,58 % aux dernières élections.

 

Très ému dimanche soir, le chef de file de l’opposition départementale a annoncé son retrait de la vie politique ainsi que sa volonté de quitter la ville. Contacté par téléphone en plein déménagement de ses bureaux, il n’a pas souhaité réagir. 

 

 

 

 

Âgé de 79 ans, il n’abandonne pas le combat

D’autres, au contraire, restent attachés à la politique locale. C’est le cas du maire emblématique de Bonneuil-en-France, Jean-Luc Herkat qui a perdu de 37 voix contre le Abdellah Benouaret. Une première depuis 1999, date de son premier mandat, qu’il impute au contexte actuel : “Nos anciens ne sont pas allés voter par peur du coronavirus [l’abstention était pourtant moins forte qu’en 2014 : 31.44% contre 39.82%, ndlr]. Le gouvernement aurait dû reporter les élections”.

 

Ce qui n’empêche pas le nouvel élu de l’opposition, à 79 ans, de vouloir siéger coûte que coûte au conseil municipal : “Ils ont promis beaucoup de choses et je serai là pour surveiller”, prévient-il.