Opposante historique à Saint-Ouen l’Aumône, Véronique Pélissier (LR) tentera pour la 3e fois de ravir la mairie au socialiste Laurent Linquette, en fonction depuis 2017.

Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Pour la première fois en 35 ans, Alain Richard ne sera pas tête de liste aux élections municipales de Saint-Ouen l’Aumône. Ses opposants, avec en tête Véronique Pélissier, y voient une aubaine. Conseillère départementale (LR) et membre historique de l’opposition municipale, elle s’apprête à briguer la mairie pour la 3e fois d’affilée. Elle en est convaincue : “Cette fois, c’est la bonne”. 

 

Le successeur d’Alain Richard

Laurent Linquette, maire actuel (à gauche) et Alain Richard, ancien maire (à droite)

Ministre de la défense de 1997 à 2002, sénateur du Val-d’Oise depuis 2011 et maire socialiste de 1977 à 1997, puis de 2002 à 2017, Alain Richard est un ténor de la politique locale. Suite à la loi sur le cumul des mandats, il a dû faire un choix. Comme 93 de ses congénères, il a privilégié les ors du Sénat à l’hôtel de ville saint-ouennais, sans totalement abandonner son pré carré. En 2017, il installe Laurent Linquette (PS), fils de son ex-premier adjoint historique, Jean-Louis Linquette, à sa place. “J’aborde l’élection avec beaucoup de modestie”, admet ce dernier, saint-ouennais de naissance, qui se présentera pour la première fois au suffrage universel à 45 ans. “Ça fait deux ans et demi qu’il est là… Il n’a pas été élu, il n’a rien fait qui n’aie pas été adoubé”, rétorque sa principale opposante Véronique Pélissier (LR). “Je comprends cette obsession de mes opposants, mais Alain Richard n’est plus maire depuis 2017”, répond le maire actuel. Ce qui ne l’empêche pas de figurer sur sa liste, “comme simple conseiller municipal”, précise-t-il. 

 

Des cartes rebattues

Véronique Pélissier, se présentera pour la 3e fois à la mairie de Saint-Ouen l’Aumône

Remontée à bloc, Véronique Pélissier souhaite prendre sa revanche après ses deux échecs cinglants face à Alain Richard – éliminée au 1er tour en 2008 avec 30,7% des voix contre 60,3%, puis au 2nd tour en 2014 avec 38,7% des voix contre 46%. “Ma deuxième candidature n’était pas si mauvaise”, sourit la sexagénaire. La vice-présidente du conseil départemental se dit “plus connue et reconnue” : “Je reviens avec une liste renouvelée et plus mûrie”, mais pas forcément plus politique. Soutenue par Valérie Pécresse (Libres!) et son parti (LR), l’avocate revendique “une liste d’abord composée de saint-ouennais avec seulement trois personnes encartées sur 37”. Ce qui ne l’empêche pas de tacler son ancien adversaire, Alain Richard, sur ce terrain-là : “Les gens ne sont pas dupes, c’est un opportuniste”. Néo-marcheur depuis 2017 et co-président de la Commission d’investiture nationale LREM, l’ex-socialiste livre sur un plateau le soutien de la majorité présidentielle au maire sortant. Un cadeau empoisonné selon la candidate des républicains qui prévient : “Macron n’est pas très apprécié par ici”. “Un non-sujet”, selon Laurent Linquette qui accueille “tous les soutiens locaux”. 

 

Face à ce duel traditionnel gauche-droite, il devrait y avoir une troisième liste, citoyenne, soutenue par les insoumis, Génération.s, le parti de gauche et Ensemble !.