Nouvel acteur dans le paysage politique depuis 2016, En Marche se confronte pour la première fois à l’épreuve des municipales, qui auront lieu dans un mois et demi. Après le succès des législatives de 2017, LREM va tenter cette fois-ci de conquérir les villes.

Pour ses premières élections municipales dans le Val-d’Oise, En Marche s’aventure une nouvelle fois en territoire inconnu. Comme n’importe quel parti politique, l’objectif du jeune mouvement politique d’Emmanuel Macron est de « s’implanter un maximum sur le territoire val-d’oisien, positionner le plus de candidats possibles, têtes de listes ou colistiers », lance  Delphine Drapeau, référente En Marche du Val-d’Oise. « On aimerait bien gagner les grandes villes, même si ça risque d’être compliqué…», reconnaît celle-ci.

 

Investir ou soutenir

Ce sont surtout les villes de plus de 9000 habitants qui sont dans le viseur des « Marcheurs », ce qui représente une quarantaine de villes ciblées. Le parti politique tranche parmi quatre possibilités : investir un candidat tête de liste, soutenir un maire sortant, soutenir l’un des opposants d’un maire sortant, ou ne rien faire comme ce pourrait être le cas à Taverny.

 

Pour le moment, le comptage définitif des candidats « Marcheurs » dans le Val-d’Oise est toujours en cours. Mais pour la référente val-d’oisienne En Marche, qui vient de reprendre les commandes de l’équipe après le départ abrupt de son prédécesseur, François Ernst, la transition n’est pas évidente. « Je passe plus de temps à rassembler les informations qu’autre chose ». Ils sont onze candidats officiellement investis par En Marche dans les communes du Val-d’Oise de plus de 9000 habitants. « Mais dans certaines villes, la situation est gelée car aucun accord n’a été trouvé avec les maires » concède Delphine Drapeau.

 

Comme lors des législatives, les candidats têtes de liste sont principalement des hommes et des femmes qui n’ont aucun parcours politique. À l’image de Catherine Drangin à Eaubonne, Nicolas Leleux à Saint-Brice-La-Forêt ou encore Philippe Priolon pour la mairie de Montmorency. « Ce sont majoritairement des personnes issues de la société civile, qui sont très investis dans leur territoire et leur commune, mais aussi, qui portent nos valeurs progressistes et européennes », souligne Delphine Drapeau.

 

Outre les candidats investis, En Marche soutient également des maires sortants, comme Murielle Scolan (UDI) à Deuil-la-barre, Alain Louis à Goussainville (ex PS) ou encore Jean-Noël Carpentier (MDP) à Montigny-lès-Cormeilles. Du côté des opposants, on peut nommer Dominique Gaubert (sans étiquette) à Sannois ou David Carceiro (Modem) pour la mairie de Soisy-sous-Montmorency.

 

« Beaucoup n’osent pas se lancer »

En Marche peut-il espérer une nouvelle vague après celle des élections législatives de 2017 ? (LREM s’est imposé dans dans les neuf circonscriptions où des candidats étaient engagés, ndlr) Au vu des événements politiques à l’échelle nationale comme le mouvement des Gilets Jaunes ou encore la grève contre la réforme des retraites, Delphine Drapeau a peu d’espoir. « J’adorerai qu’il y ait un succès comme en 2017, mais d’un point de vue réaliste, non, on n’aura pas une vague En Marche dans le Val-d’Oise. On ne partira pas dans les choux non plus, mais je ne pense pas que l’on raflera tout », précise-t-elle déçue.

 

La référente En Marche du Val-d’Oise évoque une autre difficulté à laquelle le parti est confronté pour aborder ces nouvelles élections : le nombre de candidats qui hésitent à se lancer pleinement dans un mandat de maire. « On a beaucoup d’adhérents qui sont sympathisants de notre politique et actifs au niveau local, mais qui n’osent pas franchir la barrière et se lancer dans un mandat. Il y a une vraie difficulté à mobiliser les citoyens et à leur faire comprendre qu’ils peuvent aussi briguer un mandat de maire. En Marche compte faire un travail de formation et de pédagogie sur le département pour pallier ce problème, mais ça risque de prendre du temps ».