Ce plan effectif jusqu’en 2023 prévoit notamment des actions éducatives, la mise à disposition de logements pour les victimes de violence ou encore la création de postes d’intervenants en gendarmerie.

En 2019, 149 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon le collectif Féminicides par compagnon ou ex. Le Val-d’Oise n’est pas épargné. Deux féminicides y ont été recensés et les services de police et gendarmerie dénombraient plus de 3000 interventions relatives à des cas de violences faites aux femmes sur les huit premiers mois de l’année 2019.

 

C’est dans ce contexte que le conseil départemental a adopté en décembre dernier un plan d’égalité femmes-hommes et des mesures contre les violences conjugales. Il couvre la période 2020-2023 et s’inscrit dans la continuité d’un plan existant achevé en 2018.

 

Cinq orientations

Ce plan stratégique reprend les axes déjà existants comme la promotion de l’égalité femmes-hommes au sein des services du département, la lutte contre les violences sexistes, la communication du département et les actions en faveur de l’insertion sociale et professionnelle des femmes.. Il s’enrichit également d’un volet relatif à la jeunesse.

 

« Nous avons la compétence obligatoire des collèges, et dans ce cadre-là nous avons mis en place des actions éducatives en lien avec l’égalité filles-garçons, car il est important qu’ils apprennent à se respecter, car les relations peuvent se tendre très tôt », explique Michèle Berthy, vice-présidente (LR) du conseil départemental déléguée à l’égalité femmes-hommes.

 

Travail sur les collèges

Des actions éducatives sont donc proposées aux collèges, notamment des ateliers de théâtre. « Les collégiens sont mis face à des situations dans une cour de récréation, et le fait de voir des comportements qu’ils ont peut-être déjà eu permet de les faire réfléchir et évoluer », précise Michèle Berthy.

 

Des réhabilitations de cour de collèges sont également à l’étude, comme celle de l’établissement de la Justice à Cergy. Il s’agit de « faire en sorte que les filles et les garçons puissent jouer ensemble, car les cour de récréation ont souvent été pensées autour du terrain de foot », poursuit l’élue.

 

Intervenants sociaux en gendarmerie

Le conseil départemental souhaite également lancer une réflexion sur la mise en place d’intervenants sociaux au sein des gendarmeries. Leur mission serait d’accueillir, orienter les victimes de violences et assurer un lien avec les missions sociales du département.

 

« Depuis 2006, le département finance avec les EPCI [Communautés de communes, ndlr] et l’État, six postes d’intervenants dans les commissariats de police. […] Il n’y a pas de raison que la zone gendarmerie soit délaissée », explique Michèle Berthy. S’ils sont mis en place, ils seraient financés au tiers par le conseil départemental.

 

Dix logements pour les victimes

Dans le cadre de son action contre les violences faites aux femmes, le Val-d’Oise a également acté, la mise en place de plusieurs dispositifs au travers son bailleur social Val-d’Oise Habitat. « Nous allons pouvoir mettre à disposition 10 logements pour les femmes victimes de violences », précise la vice-présidente du conseil départemental. Cette mesure se fera en partenariat avec des associations de lutte contre les violences faites aux femmes avec pour objectif d’ « éloigner les victimes de leur lieu de résidence et donc les mettre en sécurité ».