Prévue ce jeudi après-midi à Gonesse, la manifestation lancée par un activiste politique a été interdite. Elle pourrait lui valoir des poursuites.

Il aura fallu quelques heures à peine pour que le Ministre de l’Intérieur s’empare du sujet. Ce mercredi matin, sur son compte Twitter, Christophe Castaner, annonce : « le rassemblement [prévu à Gonesse, en soutien à Mickaël Harpon tueur de 4 agents à la Préfecture de Police] va être interdit », avant de qualifier d’« infamie » et d’« insulte à la mémoire de nos policiers » la démarche.

 

Cette manifestation, prévue pour ce jeudi 10 octobre en début d’après-midi à Gonesse avait été annoncée lundi 7 octobre par Hadama Traoré, un activiste politique d’Aulnay-sous-Bois.

 

Dans une vidéo publiée sur son profil Facebook et supprimée depuis, Hadama Traoré aborde notamment la tuerie commise le jeudi 3 octobre par Mickaël Harpon, agent travaillant à la Préfecture de Police de Paris et résident de Gonesse. Celui-ci y affirme qu’« en aucun cas Mickaël Harpon n’a été animé par un message religieux » et que « ce n’était pas un terroriste mais un forcené », avant de préciser que ce qu’il a commis est « condamnable ».

 

Des propos qui ont rapidement suscité la polémique, amplifiée par divers sites liés à l’extrême droite, avant de s’inviter dans l’actualité médiatique. Interrogés sur ces propos Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale et élu (LR) d’Île-de-France, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national ou encore Bernard Cazeneuve, ancien Ministre de l’Intérieur ont tous appelés à faire interdire ce rassemblement à Gonesse.

 

Car selon les premiers éléments de l’enquête, le tueur de la Préfecture de Police, s’était converti au salafisme, un courant conservateur de l’islam sunnite et dont certaines branches peuvent appeler au djihad. Les enquêteurs auraient également retrouvé une clé USB dans le bureau de Mickaël Harpon comportant des vidéos de l’organisation « Etat islamique ».

 

De son côté le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a demandé à ce que les propos tenus par Hadama Traoré soient dénoncés au procureur de la République, « sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale ».