Presque 5 mois après les deux avis défavorables du commissaire enquêteur sur ce projet de complexe de commerces et loisirs en bord de Seine, l’Etat vient d’autoriser sa construction.

Nouveau rebondissement pour « Cap Héloïse ». Durant l’été ce pôle de loisirs et de commerces en bord de Seine, vient de se voir attribuer une autorisation de construction par la préfecture du Val-d’Oise. Contesté il avait reçu en mai dernier deux avis négatifs du commissaire enquêteur.

À l’époque, le commissaire enquêteur avait reconnu dans son rapport que « le besoin de construire de nouveaux logements ne [pouvait]être contesté » sur la ville, mais « qu’il n’[était] ni raisonnable ni responsable d’autoriser un tel projet avec de l’habitat permanent sur cette zone inondable », avant de « déconseiller [sa réalisation]  en raison de son impact assez fortement négatif sur l’environnement existant ».

Un enjeu majeur, selon le maire

Pour les services de l’État, la création de ce pôle est « compatible avec le plan de gestion des risques d’inondations ». Dès lors, il peut-être mis en oeuvre.

 

Une décision « saluée » par le maire (LR) de la ville Georges Mothron. L’édile voit dans ce projet porté par la société Fiminco un « enjeu majeur pour Argenteuil et le devenir de ses habitants ». Selon lui, la création d’un cinéma multiplexe (9 salles), d’une salle de spectacle (1 400 places assises), de commerces sur 15 000 m2, et 140 logements, permettra « de faire revenir les Argenteuillais qui sont partis dans les cinémas extérieurs et commerces extérieurs ».

Le préfet « se moque » des Argenteuillais

Mais cette réalisation implique la destruction de deux salles municipales : Jean-Vilar et Pierre-Dux, situées entre la Seine et le Boulevard Héloïse … Une des raisons de l’opposition à ce projet de la part de certains habitants et élus de la ville.

 

Dans un communiqué de presse, les élus du groupe Argenteuil en commun estiment que le préfet du Val-d’Oise « se moque de l’avis négatif du commissaire enquêteur » et « se moque de l’expression massive et quasi-unanime des Argenteuillais » contre ce projet de commerces et loisirs.

 

Désormais, ceux-ci souhaitent « participer à toutes les actions légitimes pour faire respecter la volonté populaire, pour préserver le site et restaurer le paysage de l’île d’Argenteuil, pour conserver une salle des fêtes municipale, publique, foyer de notre vie collective ».

 

De son côté, le maire de la ville explique dans un communiqué de presse vouloir « être à l’écoute des habitants et […] prendre le temps de la réflexion jusqu’au prochain conseil municipal ». « Le maire n’est pas sourd et aveugle, il souhaite essayer de voir quels aménagements peuvent être faits », explique-t-on dans son entourage. Prévu le 30 septembre prochain, celui-ci devrait déterminer du dépôt du permis de construire pour ce projet.