Le Groupe Hospitalier Carnelle Portes de l’Oise de Beaumont-sur-Oise verra disparaître ses « lits de soin critiques ». Une décision dénoncée par les syndicats qui annoncent de nouvelles mobilisations contre la réorganisation du groupement.

La réorgationsation du groupement hospitalier de territoire (GHT), dont dépend Beaumont-sur-Oise continue de diviser. Les services de réanimation et de soins continus (USC) ne sont désormais plus proposés au sein de l’établissement de Beaumont-sur-Oise. Pour les syndicats UNSA et CGT, vent-debout contre ce projet annoncé en fin d’année dernière, un maintien était possible, mais cette possibilité à été « balayé d’un revers de main » par la direction.

 

« On nous a demandé de présenter un projet avec des noms de médecins réanimateurs prêts à travailler, nous avons donné sept noms et avons respecté toutes les contraintes budgétaires de la direction », explique Christine Appiani, représentante CGT. La disparition de ces services est « catastrophique » pour la syndicaliste, car « le bassin beaumontois compte environ 190 000 habitants. Réduire l’accès aux soins critiques de proximité c’est mettre la population en danger ! ». 

 

Un projet qui « ne marche pas », selon la direction

« Les médecins qui ont répondu [à ce projet] étaient des gens qui on dit ‘je pourrais aider si j’ai un trou dans mon planning’. Et quand on les a contacté pour faire la liste de garde de septembre, on a eu une liste à trou … », justifie de son côté Alexandre Aubert, directeur du groupement hospitalier.

 

Autre obstacle avancé par la direction : la responsabilité du service. « J’ai demandé à ce que cette unité soit aux urgences de l’hôpital, pour qu’elle soit sous l’égide de la cheffe de service des urgences, sauf qu’elle m’a dit qu’elle n’en voulait pas … dans de telles conditions cela ne marche pas. Il est hors de question de mettre des gens dans des lits s’il n’y a pas des gens 24h/24 pour les surveiller, c’est dangereux », se défend le directeur.

 

Mais même sans service de réanimation, « on a une compétence médicale pour les urgences vitales à Beaumont-sur-Oise », tient à rassurer Alexandre Aubert. Elles pourront se faire dans un « service d’urgence vitales (SAUV), de trois lits », qui s’appuie sur « les urgentistes de Beaumont, un anesthésiste de la maternité et un smuriste », explique le directeur.

 

Mobilisation dans la durée 

D’autres activités au départ menacées sur l’établissement seront maintenues mais dans une logique de « travail en commun » avec les autres hôpitaux du groupement, explique le directeur. La direction annonce notamment la mise en place de consultation de pédiatrie sans rendez-vous. Par ailleurs, la néonatalogie se fera désormais « sous l’égide de l’hôpital de Pontoise » et la maternité va conserver son niveau 2, permettant la prise en charge des grossesses à risque, mais avec deux lits « kangourou », contre 6 berceaux auparavant.

 

Les syndicats et les habitants dénoncent le projet de reconfiguration de l’offre de soin du Groupe hospitalier de territoire Nord-Ouest Vexin Val-d’Oise, qui regroupe plusieurs établissements dont celui de Pontoise, Beaumont-sur-Oise et Magny-en-Vexin. Ils craignent également des conséquences pour les emplois. La CGT estime que 300 postes seraient supprimés sur 6 000 actuellement.

 

De son côté, la direction parle d’un « chiffre théorique » de 300 postes supprimés tous services confondus mais sur une période de cinq ans. « Nous avons 4 à 500 mouvements [départs et arrivés de personnels, ndlr] par an dans le GHT, donc ce n’est pas des gens qui sont mis à la porte du jour au lendemain comme on pourrait le supposer. C’est juste au fur et à mesure des réorganisations et des départs, de retrouver des embauches en fonction des besoins », expliquait Alexandre Auber, directeur du GHT en novembre dernier.

 

Toujours opposé au projet, les syndicats appellent à un rassemblement devant le ministère de la Santé ce mercredi 11 septembre. Une manifestation est également prévue devant l’Agence régionale de santé (ARS) à Cergy le 17 septembre prochain en compagnie des pompiers du Val-d’Oise.