Dans le cadre d’un plan de réorganisation, l’Agence régionale de santé (ARS) prévoyait le transfert de certains services de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise. Face à la contestation, cette dernière a fait marche arrière. Mais ses nouvelles décisions sont loin de satisfaire la municipalité et les syndicats.

Nathalie Groux, maire (UDI) de Beaumont-sur-Oise et les syndicats de l’hôpital, gardent un goût amer après les nouvelles annonces de l’Agence régionale de santé (ARS). L’administration sanitaire planche depuis plusieurs mois sur un plan de réorganisation du groupe hospitalier NOVO (Nord Ouest Vexin Val-d’Oise). Celui-ci prévoyait des fermetures de services et de postes à l’hôpital de Beaumont-sur-Oise, au profit de celui de Pontoise, de quoi faire bondir élus de la ville et syndicats. Face à la mobilisation de ces derniers, l’ARS a changé ses objectifs, qu’elle a présenté à la maire de Beaumont-sur-Oise dans une lettre.

 

« La maternité […] conservera bien son statut de type 2A [qui permet la prise en charge des grossesses à risque modéré, ndlr] avec une réduction du nombre de lits de néonatologie passant de 6 à 2 », précise l’ARS dans son courrier. « Un service de pédiatrie sera maintenu, sous la responsabilité de la cheffe du service de la pédiatrie de Pontoise », et les urgences pédiatriques ainsi que les urgences vitales continueront d’être prises en charge en continu.

 

« On ferme des lits mais on réfléchit après »

Si Nathalie Groux se félicite du combat mené depuis de longs mois, qui a également permis le maintien des chambres kangourou, pour accueillir les enfants nés prématurément, la maire de Beaumont-sur-Oise est loin d’être entièrement satisfaite.  « Certes, les services sont maintenus, mais à minima. Je reste extrêmement méfiante pour l’avenir (…) Je me désole de voir que la question est uniquement financière, dénonce la maire. On oublie l’humain. Certains n’ont pas de voiture, ont du mal à se déplacer ou ne peuvent pas aller jusqu’à Pontoise. C’est impossible ! »

 

Une contrariété partagée par les syndicats, à l’image de Christine Huet, représentante CGT à l’hôpital de Beaumont-sur-Oise. Si elle reconnaît qu’ils ont été un peu entendus grâce à leurs actions, le bilan reste pour elle décevant. « On a certes réussi à garder 6 lits en pédiatrie, mais nous en avions 19, indique-t-elle. En fait, on ferme des lits, mais on réfléchit après ».

 

Tout comme Nathalie Groux, la représentante syndicale s’attriste aussi du fait que ces décisions ne soient le résultat que de calculs financiers. « On nous dit toujours qu’il n’y a plus d’argent, qu’il faut moins hospitaliser pour pouvoir économiser. Mais on ne va pas nous faire croire qu’il n’y a pas de personnes malades, âgées, à aider. »