Un peu plus de deux ans après le décès d’Adama Traoré, suite à son interpellation à Beaumont-sur-Oise, les juges ont terminé leur enquête et n’ont prononcé aucune mise en examen. La famille qui craint un non lieu, réclame une nouvelle audition des gendarmes.

Les juges d’instruction parisiens chargés de l’enquête sur la mort d’Adama Traoré intervenue en juillet 2016 ont clos leurs investigations mi-décembre, rapporte l’AFP ce mardi. Cette clôture intervient sans aucune mise en examen. Le parquet doit à présent prendre ses réquisitions avant que les juges ne rendent leur ordonnance finale, fait savoir l’Agence France Presse.

 

Pour rappel, l’affaire Adama Traoré débute en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise. À l’époque, le jeune homme de 24 ans y est interpellé dans un appartement par les forces de l’ordre suite à une course poursuite. Après un malaise dans le véhicule de gendarmerie, il décédera deux heures plus tard dans la cour de la gendarmerie de Persan, suscitant cinq jours d’émeutes au sein de la ville.

 

Les gendarmes sous statut de témoins assistés

Depuis le décès d’Adama Traoré, ses proches qui ont fait de cette affaire un symbole des « violences policières », dénoncent les conditions d’arrestation du jeune homme et réclament « la vérité » sur ce dossier. Mais la clôture des investigations « laisse craindre aux parties civiles que l’enquête sur le décès [du]jeune homme noir, […] se solde par un non-lieu, aucune personne n’étant poursuivie dans ce dossier », indique l’AFP. Aussi, « l’avocat de la famille Traoré vient de demander aux juges d’instruction que les gendarmes […] soient ré-entendus », fait savoir le collectif La Vérité pour Adama, sur son Facebook. Avec cette demande, les proches espèrent voir les gendarmes mis en examen, rapporte l’AFP.

 

L’enquête ouverte pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « non-assistance à personne en danger » a connu d’importants rebondissements ces derniers mois. En octobre dernier, un nouveau rapport d’experts, le 4e commandé par la justice, écartait la responsabilité des gendarmes. Presque deux mois plus tard, les juges d’instruction décidaient de placer les trois gendarmes ayant interpellé le jeune homme sous statut de témoins assistés.