Le promoteur du méga-complexe de loisirs et de commerces qui doit voir le jour à l’horizon 2027, révèle les résultats d’un sondage Odoxa réalisé auprès de 4 000 personnes. Parmi elles, 1000 habitants issus des 22 communes situées aux alentours du futur lieu d’implantation du projet ont été interrogés. Sans surprise, les opposants du projet dénoncent la méthodologie employée.

Voilà un chiffre qui a de quoi réjouir le promoteur Alliages et Territoires, filiale du groupe d’immobilier commercial Ceetrus (ex-Immochan) et du géant chinois des loisirs Wanda. Selon un sondage réalisé pour son compte, 81% des habitants interrogés issus de l’est du Val-d’Oise et du nord de la Seine-Saint Denis, seraient favorables à ce projet controversé.

 

Selon le sondage, les personnes enclines à voir sortir de terre ce méga-complexe de commerces et de loisirs, entre l’aéroport du Bourget et celui de Roissy-Charles de Gaulle, estiment que le projet sera un important vecteur économique pour le territoire en favorisant la création d’emplois (89%), l’implantation de nouvelles d’entreprises (83%). Le site devrait permettre de découvrir de nouveaux loisirs (78%) et d’attirer des touristes (77%). À la question, « La réalisation de ce projet est une bonne chose parce que c’est un équipement durable qui va produire des énergies renouvelables », le pourcentage d’habitants d’accords est le plus faible et s’élève à 66%. Globalement, les habitants interrogés estiment qu’EuropaCity est une bonne chose pour les départements concernés et la région Île-de-France.

 

Moins d’un habitant sur deux est au courant du projet

Le porteur du projet se satisfait également du gain de notoriété du projet vis-à-vis des habitants résidant autour du futur lieu d’implantation. Selon le sondage, 41% des riverains des 22 communes entourant le Triangle de Gonesse ont entendu parler d’EuropaCity. Un chiffre qui aurait doublé en quatre ans. Lu différemment, ce dernier révèle néanmoins que moins d’un habitant sur deux, résidant à l’est du Val-d’Oise ou au nord de la Seine-Saint Denis, est au courant de l’existence du projet EuropaCity.

 

« Les résultats de ce sondage nous confortent dans le travail de co-construction que nous menons avec les habitants du nord-est francilien. Aucun projet ne s’impose à son territoire et la participation citoyenne est une condition de réussite. Ces résultats sont également à la mesure des attentes fortes des habitants d’un territoire qui a trop souvent eu l’impression d’être abandonné. Nous avons la responsabilité de poursuivre ce dialogue avec eux et de mener à bien ce projet pour faire de cette future destination un pôle culturel et de loisirs structurant de la région Île-de-France, avec et pour les habitants du Nord-Est francilien », se félicite Benoît Chang, directeur général d’EuropaCity.

 

« Une description plus que biaisée »

A l’inverse, les opposants au projet n’ont pas tardé à réagir et dénoncent « une description plus que biaisée du projet de mégacentre commercial EuropaCity ». « Le groupe Auchan se targue d’avoir le soutien d’une grande majorité de la population française. Mais derrière les chiffres, mirifiques, de son « baromètre », se cache une réalité nettement moins rose : pour obtenir ce résultat, il a fallu multiplier les questions téléguidées et « oublier » de mentionner les conséquences du bétonnage des terres les plus fertiles d’Île-de-France [et] le niveau de consommation énergétique que représenterait une telle infrastructure », s’insurge dans un communiqué de presse le Collectif pour le Triangle de Gonesse.

 

Le collectif, présidé par Bernard Loup, est convaincu qu’EuropaCity « est loin de rencontrer un large consensus ». Ses adhérents portent un projet alternatif baptisé CARMA (Coopération pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir) « qui prévoit de sauver les terres agricoles ». Un nouveau meeting pour dénoncer le projet aura lieu le 20 février prochain à la salle Olympe de Gouges à Paris.