Une centaine d’apprentis de l’IFA (Institut de Formation par Alternance) Adolphe Chauvin d’Osny a organisé un blocage de l’établissement ce lundi matin. Le bâtiment n’est plus aux normes et élèves et formateurs craignent la fermeture de plusieurs formations dans le cadre d’un déménagement de l’établissement.

« C’est toute la filière [industrielle, ndlr] qui est en péril », s’alarme Hayat Sadiq, professeure d’économie gestion et déléguée syndicale CGT au sein de l’IFA Chauvin d’Osny. Les inquiétudes se portent notamment sur le CAP électricien, BAC Métiers de l’électricité, BTS Electrotechnique et BTS Maintenance. L’établissement ouvert en 1975, accueille près de 400 jeunes dans des formations commerciales et industrielles du CAP au Bac+3. Mais il n’est plus aux normes et nécessite de lourds travaux à hauteur de 13 M €. Mais les travaux n’auront pas lieu, faute de financement, et la Chambre de Commerce et d’Industrie prévoit de déménager l’établissement ailleurs sur l’agglomération de Cergy-Pontoise.

 

« La filière commerce va pourvoir bénéficier d’un transfert sur Cergy, alors que la filière industrie va subir une fermeture sèche », explique Hayat Sadiq. « On nous a expliqué que la CCI perd des financements et qu’elle ne peut assurer l’apprentissage sur le bassin cergypontain ». « On demande un transfert des formations, […] sur le territoire du bassin de Cergy-Pontoise, […] car il y a un besoin ». « On n’a rien de concret sur notre avenir », ajoute la formatrice, qui explique qu’une rencontre avec la direction de la CCI est prévue en milieu de semaine.

 

« L’idée n’est pas de fermer l’IFA »

Contacté, Pierre Kuchly, président de la Chambre de commerce et d’industrie Val-d’Oise confirme que les travaux ne pourront être effectués au sein de l’IFA. « Ce projet à un coût de 13 M€, payé en grande partie par la région, la communauté d’agglomération de Cergy, et le solde par la CCI. Problème entre-temps les lois ont changées, la région dit ‘c’est plus notre compétence, donc on finance plus’, l’agglo dit : ‘on a d’autres idées, on veut faire autre chose’ et nous compte tenu ce qui est prévu dans la loi de finance 2019, on divise notre budget par deux en 4 ans, on à plus les moyens de faire face ».

 

« À termes, 2021, 2022 on risque d’arrêter quelques formations », « ce sont celles où il y a une érosion du nombre d’étudiants et du nombre d’entreprises qui les accueillent », concède Pierre Kuchly. « La partie industrielle, on va essayer de la regrouper avec d’autres établissements », assure le président de la CCI Val-d’Oise, même si pour l’heure aucun site d’accueil n’est arrêté, selon ce dernier.