22 lycées ont fait l’objet de nouvelles manifestations au cours de cette cinquième journée de mobilisation. Des rassemblements ont notamment eu lieu à Pontoise, Cergy, Ermont ou encore Montmorency. Huit jeunes ont été légèrement blessés et 35 individus ont été interpellés.

Aux abords du lycée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency ce jeudi matin.

Aux abords du lycée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency ce jeudi matin. Source Facebook : Emilie La

Le mouvement lycéen a gagné davantage d’établissements lors de cette nouvelle matinée de protestation contre la réforme du lycée ou encore la plateforme Parcoursup. Si leur nombre était resté relativement le même (17 lycées touchés mercredi, 16 touchés mardi), la préfecture évoque 22 lycées concernés par des rassemblements avec de nouveaux incidents par endroits. Cette cinquième journée de mobilisation, la quatrième consécutive, a nécessité l’intervention des pompiers à 34 reprises, comme au lycée Pissarro de Pontoise « Un sapin et des poubelles ont été incendiés et une centaine de manifestants étaient présents » relate la préfecture du Val-d’Oise qui évoque quatre interpellations. Tout comme mercredi, les forces de l’ordre ont bénéficié du renfort de deux sections de CRS soit une quarantaine d’hommes.

 

Des débordements ont aussi été relevés au lycée Kastler de Pontoise mais également à Jean-Jacques Rousseau de Montmorency avec près de « 200 individus présents » selon les services de l’Etat. La manifestation a engendré « deux blessés et quelques arrestations. Le quartier a été bouclé pendant plus de 2 heures. Beaucoup de projectiles lancés, oeufs et cailloux surtout. Le chef d’établissement et son adjointe ont été plus que visés à la grille. (…). Mais ils ont pris de nombreux projectiles et l’adjointe a été légèrement blessée au visage. », affirme un témoin sur les réseaux sociaux.

 

Des médiateurs pour apaiser le mouvement à Cergy

A Ermont, la situation a également été tendue avec l’interpellation de 13 individus suite à des jets de projectiles et des feux de poubelles. Dans une déclaration commune, les enseignants, personnels et parents d’élèves FCPE dénoncent « l’intervention violente » des forces de l’ordre. « Afin d’éviter tout affrontement entre la police et les élèves, les professeurs, parents d’élèves et surveillants ont constitué un cordon visant à protéger les élèves et à les faire reculer vers l’établissement. Au moment où les élèves, certes très en colère, commençaient à reculer, et où les adultes réussissaient progressivement à ramener le calme, la police a procédé à des tirs de grenades lacrymogènes sans sommation », racontent-ils.

 

Le lycée Galilée de Cergy a aussi été le théâtre d’une mobilisation pour la première fois. « Des jeunes ont brûlé quelques palettes et poubelles. De notre côté, nous avons envoyé huit médiateurs municipaux présents dès 7h30 qui a permis de modérer et cadrer la situation. Nous l’avions déjà fait hier au lycée Jules Vernes [où un rassemblement a eu lieu lundi et mardi, ndlr] . Ces derniers étaient présents pour délivrer un message d’apaisement. Nous avons un retour positif du côté des enseignants car la présence des médiateurs a permis de faciliter les liens entre les élèves, entre ceux qui bloquent et ceux qui veulent rentrer », détaille la municipalité de Cergy.

 

Des mises à l’abri dans les écoles de Cergy-Pontoise

Suite au mouvement lycéen au cours duquel « des groupuscules se sont formés et se sont dispersés dans la ville de Cergy », selon l’inspection académique, une procédure de mise à l’abri a été mise en place dans plusieurs écoles de Cergy. Celle-ci engendre l’impossibilité d’entrer ni de sortir des bâtiments pendant la durée du confinement modéré. Cette même procédure a également été appliquée à toutes les écoles de Jouy-le-Moutier après l’intrusion d’un individu cagoulé dans l’établissement. « Un individu non identifié est entré dans l’école et a agressé l’agent de loge avant de ressortir », explique l’inspection académique.

 

Devant le lycée Simone de Beauvoir à Garges-lès-Gonesse, où un élève âgé de 17 ans a été blessé mercredi au visage par une balle de Flash-Ball, près de 200 élèves, professeurs et parents d’élèves se sont mobilisés pour dénoncer la violence policière.

 

Du côté du parquet de Pontoise, on précise que 29 mineurs ont été déférés devant un juge des enfants ce jeudi et 34 personnes ont été placées en garde à vue ce jeudi matin. Neuf individus étaient également toujours en garde à vue ce jour sur la quarantaine en cours mercredi.

 

Face au nombre d’enseignants souhaitant faire valoir leur droit de retrait, l’inspection académique rappelle que ce n’est pas possible « car il n’y a pas de danger grave et imminent à l’intérieur de l’établissement ». « Ce qu’on essaye de faire entendre aux chefs d’établissement, c’est justement qu’il faut continuer d’accueillir les élèves pour les protéger car le danger est à l’extérieur. Et pour les accueillir, il faut que les professeurs soient présents bien que l’on comprenne que cette situation peut faire peur », poursuit la direction académique.