Les trois gendarmes impliqués dans l’affaire Adama Traoré, jeune homme décédé en 2016 au commissariat de Beaumont-sur-Oise, ont été entendus par les juges d’instruction en charge du dossier mardi et mercredi dernier. Ils ont été placés sous statut de témoins assistés en raison d’ « absence d’indices graves », selon leurs avocats.

Après la publication en septembre dernier d’un rapport d’expert écartant la responsabilité des trois gendarmes, la justice vient de les placer sous statut de témoins assistés. Cette décision intervient après plusieurs auditions menées mardi et mercredi dernier par les juges d’instruction en charge de ce dossier. Pour rappel, cette affaire est survenue en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise. Adama Traoré, jeune homme de 24 ans y est interpellé dans un appartement par les forces de l’ordre après une course poursuite. Il décédera quelques heures plus tard au sein du commissariat, suscitant plusieurs jours d’émeutes au sein de la ville et un combat de ses proches qui dénoncent des violences policières.

 

« Absence d’indices graves »

Pour les avocats des gendarmes, le placement sous statut de témoins assistés est « motivé par une absence d’indices graves ou concordants de nature à justifier leur mise en examen ». Dans leur communiqué commun, les avocats des gendarmes ajoutent que le dossier permet d’établir « qu’à aucun moment [les gendarmes]n’avaient eu connaissance d’un quelconque péril létal menaçant M. Traoré en cours ou après l’interpellation et qu’ils ont correctement géré la perte de connaissance de M. Traoré jusqu’à sa prise en charge par les pompiers et le Samu ».

 

« Allégations médiatiques », pour le collectif La Vérité pour Adama

De son côté, le collectif La Vérité pour Adama dénonce des « allégations médiatiques des avocats des gendarmes ». Pour lui, « les juges d’instruction n’ont pas écarté la thèse des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner dans la mesure où l’interrogatoire […] portait uniquement sur les faits de non assistance à personne en péril ». Dans son communiqué de presse, le collectif ajoute que le débat pour « les faits de violences n’a ainsi pas encore eu lieu [et que]l’affirmation selon laquelle les gendarmes ont été mis hors de cause pour les faits de violences est fausse ».