Depuis plusieurs mois, le Groupe hospitalier de territoire (GHT) Nord-Ouest Vexin Val-d’Oise, qui regroupe plusieurs établissements dont celui de Pontoise, Beaumont-sur-Oise et Magny-en-Vexin, travaille à un projet de reconfiguration de son offre de soin. Mais les syndicats s’inquiètent de l’avenir de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise.

C’est une annonce qui a fait l’effet d’une bombe : celle d’une reconfiguration de l’offre de soin du groupe hospitalier qui regroupe le CH René Dubos (Pontoise), le GHIV (Magny, Aincourt et Marines) et le GHCPO (Beaumont-sur-Oise, Saint-Martin-du-Tertre et Méru). Le 21 novembre dernier, la direction du GHT, présentait son projet de réorganisation au personnel, entraînant l’indignation des syndicats qui y voient une « destruction de l’hôpital public », pour l’UNSA et SUD ou un « sacrifice de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise », pour la CGT.

 

« Gradation des soins »

Avec ce projet, la direction explique que plusieurs services doivent disparaître de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise : la réanimation, la néonatologie et la pédiatrie, au profit d’une prise en charge sur l’hôpital René-Dubos de Pontoise ou d’une présence réduite au sein de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise, comme celle d’un réanimateur pour les soins continus. Ce projet est « un travail sur la répartition des soins critiques sur le territoire […] et répond aux besoins », explique Alexandre Aubert, directeur général du GHT.

 

L’hôpital de Pontoise doit donc bénéficier d’investissements pour prendre en charge ces patients supplémentaires. « L’objectif c’est arriver à 25 lits de réanimation en hiver et 20 en été [contre 18 toute l’année actuellement, ndlr] », détaille Alexandre Aubert. « L’idée, c’est la prise en charge graduée des soins, utiliser un très gros plateau technique [à Pontoise, ndlr] et utiliser les hôpitaux [comme Magny et Beaumont, ndlr]  dans leurs bassins de vie pour prendre en charge la population ».

 

 

La mise en place de ce projet doit se faire de façon progressive, avec notamment une fermeture de la réanimation à Beaumont-sur-Oise durant l’été 2019. Mais pour mettre en place son projet, la direction du groupe hospitalier explique qu’il doit être validé par le COPERMO (Comité Interministériel de Performance et de la Modernisation de l’Offre de Soin), qui comprend notamment les Ministères de la Santé et de l’Économie et des Finances.

 

Mobilisation des syndicats

Du côté des syndicats, on craint une « raréfaction de l’offre de soins ». « Combien de kilomètres vont devoir faire les parents de ces enfants et nourrissons ? […] Car Pontoise est aussi à saturation ! Et les familles des graves malades de réanimation, des convalescents ? », s’interroge la CGT USD95 dans un communiqué de presse. « Quand vous allez actuellement à Beaumont pour que votre enfant soit pris en charge, il l’est. Si vous allez à Beaumont et on vous transfert à Pontoise vous allez pas bien le vivre, et quand vous n’avez pas de voiture, ça veut dire que le retour vous le faites comment ? En taxi ? », s’interroge également Yann Le Baron, représentant syndical USNA Santé-Sociaux.

 

Cette réorganisation fait aussi craindre aux syndicats des conséquences pour les emplois. De son côté, la CGT estime que 300 postes seraient supprimés sur 6 000 actuellement. Sur ce sujet, la direction estime que 250 postes seront supprimés tous services confondus mais sur une période de cinq ans. « Nous avons 4 à 500 mouvements [départs et arrivés de personnels, ndlr] par an dans le GHT, donc ce n’est pas des gens qui sont mis à la porte du jour au lendemain comme on pourrait le supposer. C’est juste au fur et à mesure des réorganisations et des départs, de retrouver des embauches en fonction des besoins », veut rassurer Alexandre Aubert.

 

Les syndicats appellent à manifester devant l’hôpital de Beaumont-sur-Oise le 5 décembre prochain à 14h30. D’autres mobilisations sont également prévues dont une manifestation le 1er décembre à 12h30, et une réunion organisée jeudi 29 novembre à 19h au Château d’Orient par l’association Beaumont en commun (proche de la France Insoumise). Au moins deux pétitions contre les fermetures de services sont aussi en ligne sur Internet.