Le baroque est un terme que l’on a déjà entendu, mais pour autant saurions-nous définir ce qu’est la musique Baroque ? Pour nous éclairer sur la question, partons à la rencontre de Louis Noël Bestion de Camboulas, conseiller artistique du Festival Baroque de Pontoise et directeur artistique de l’ensemble Les Surprises.

photo zoom - Louis-Noël Bestion de Camboulas Louis Noël Bestion de Camboulas, conseiller artistique du Festival Baroque de Pontoise et directeur artistique de l’ensemble Les Surprises.

photo zoom – Louis-Noël Bestion de Camboulas Louis Noël Bestion de Camboulas, conseiller artistique du Festival Baroque de Pontoise et directeur artistique de l’ensemble Les Surprises.

Tout le monde connaît plus ou moins la musique classique, mais la musique Baroque, cela semble moins évident…

Louis-Noël Bestion de Camboulas : En fait, je crois que les gens connaissent plus la musique baroque que la musique classique, mais peut-être sans le savoir. Ce qu’on appelle musique baroque, c’est une partie de la musique classique. La musique baroque, c’est tout ce qui correspond à la période 17e et 18e siècle pour généraliser. Par exemple, ce sont des compositeurs comme Vivaldi, Bach, Haendel et le grand public les connaît déjà puisque de nombreux morceaux ont été utilisés dans les films ou par la publicité. Je pense notamment à certaines productions de Stanley Kubrick comme Barry Lyndon.

 

Comment pourrait-on la définir ?

C’est une musique qui provient d’un peu partout en Europe, c’était de la musique interprétée dans les châteaux, par exemple à Versailles à la période de Louis XIV, mais aussi la musique qu’on pouvait jouer dans les églises ou encore dans les rues à cette période-là. Donc, le festival de musique Baroque de Pontoise balaie l’ensemble de ces différentes formes, on retrouve de la musique très sérieuse d’église, des choses assez « recueillies », mais aussi de la musique plus légère comme la musique gaélique, de la musique d’Irlande et d’Écosse qui se jouait dans les bars et dans les pubs durant la période baroque.

Y a-t-il un lien entre la musique baroque et l’esthétisme baroque que l’on connaît en architecture ou en décoration d’intérieur par exemple ?

Oui, ça se correspond, c’est une question d’époque et de style. Ce que l’on imagine souvent du Baroque en architecture, ce sont des choses très fournies, assez chargées et c’est ce que l’on retrouve dans la musique Baroque, tout ce qui est de l’ordre de l’ornement, des choses très virtuoses.

 

Cette année, vous avez souhaité décloisonner la musique baroque en programmant de la musique sacrée et vocale dans les théâtres et en invitant la musique instrumentale dans les églises, pourquoi avoir fait ce choix ?

C’était justement pour répondre à la thématique de cette édition qui est « L’éloge de la folie ». L’idée était de prendre le contre-pied de ce qui se fait couramment, de changer les habitudes d’écoute. Il y aura donc de la musique sacrée dans les théâtres et des concerts dans les églises, mais aussi des rencontres interdisciplinaires comme des spectacles de mime et de danse contemporaine sur fond de musique baroque. C’est une façon plus moderne d’entrevoir cette musique.

 

Est-ce que c’est aussi une façon de sensibiliser un public nouveau ?

Oui, le festival Baroque a toujours voulu aller à la rencontre du public, donc il y a de nombreuses actions pédagogiques pendant l’évènement et en amont également. Les musiciens vont dans les écoles primaires et dans les collèges, pour présenter leurs instruments ou les concerts qu’ils vont donner, et puis, des classes sont préparées durant plusieurs sessions et viennent assister à différents spectacles. Ce sont des publics jeunes qui ne seraient pas forcément venus dans un autre contexte.