Une partie de l’équipe pédagogique du collège Jean-Jacques Rousseau d’Argenteuil a décidé de se mettre en grève toute la semaine pour dénoncer un manque de moyens ainsi que la surcharge de leur établissement. Une rencontre avec la direction académique est prévue jeudi matin.

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Le personnel pédagogique en grève a prévu des opérations coups de poing tout au long de la semaine pour appuyer son mouvement. Ce mardi, les grévistes ont organisé symboliquement une « cérémonie de funérailles ».

Alors que la grande majorité des élèves du Val-d’Oise a repris le chemin de l’école, ce n’est pas le cas pour une partie des collégiens de l’établissement Jean-Jacques Rousseau d’Argenteuil. Près de la moitié de l’équipe pédagogique a décidé de se mettre en grève cette semaine avec une opération coup de poing organisée chaque jour. Et si lundi, jour de rentrée scolaire, les élèves ont tous été accueillis par leur professeur principal y compris grévistes, ce mardi, un bon nombre de collégiens n’a pas eu cours. Selon une enseignante gréviste, 22 professeurs sur les 45 que compte le collège, la conseillère pédagogique d’éducation ainsi que l’infirmière de l’établissement, étaient toujours en grève en ce deuxième jour de rentrée. Un mouvement soutenus par les syndicats Snes et Sud.

 

Les grévistes qui, ce mardi matin ont simulé une « cérémonie de funérailles » pour « enterrer les promesses de l’inspection académique », dénoncent un établissement surchargé. « Nous souffrons de l’exiguïté des locaux. Il y a un phénomène d’entassement et de bousculades et il y a une agressivité qui augmente chez les élèves. C’est une réalité qu’on connaît déjà depuis l’année dernière », explique Laura Leblanc, enseignante de français au collège. Or, selon les enseignants grévistes, l’établissement accueille 50 élèves de plus cette année pour atteindre un effectif total de 617 tandis que celui-ci, classé REP, serait prévu pour 550 à 600 élèves. De son côté, Hervé Cosnard, directeur académique du Val-d’Oise, interrogé ce lundi, explique vouloir attendre une analyse précise de la situation du collège.

 

Plus de moyens

Pour répondre à cette hausse de l’effectif, les enseignants réclament davantage de moyens, à commencer par plus d’« encadrants ». « Malgré l’augmentation de l’effectif, nous avons perdu un CPE stagiaire. Des établissements de plus de 600 élèves ont deux CPE. Nous, nous n’en avons plus qu’un, on se demande où est la logique, où est l’équité », lance Laura Leblanc. Les grévistes demandent également davantage d’Assistants d’éducation (AED), en d’autres termes des surveillants. « Nous avons actuellement 6,5 AED et lors d’une réunion qui a eu lieu début juillet avec l’inspection académique, il nous a été promis un demi poste supplémentaire. Or, nous avons découvert lors de la pré-rentrée que cela ne nous a pas été accordé », explique l’enseignante de français.

 


Parmi leurs revendications, le personnel pédagogique en grève souhaite aussi plus de moyens matériels. Dans un courrier envoyé il y a quelques mois au Conseil départemental, en charge des collèges, le personnel pédagogique avait notamment demandé à transformer des salles de permanence en salle de classe pour pallier la hausse du nombre d’élèves. Il avait également été demandé la mise à disposition d’un bus supplémentaire pour acheminer les élèves aux cours obligatoires de piscine. « Chose curieuse, nous n’avons pas été reçus. Il semblerait que nous ayons obtenu certaines choses mais en pratique il n’y a encore rien. On aurait pu espérer que tout soit prêt pour la rentrée », explique l’enseignante.

 

De son côté, le Conseil départemental affirme qu’une « salle a bien commencé à être équipée [notamment d’un tableau numérique, ndlr] et sera prochainement prête ». Quant au bus supplémentaire, « une dotation de fonctionnement est votée tous les ans pour chaque collège. Les établissements sont autonomes pour gérer leur budget », rétorque l’Assemblée départementale.

 

Une rencontre avec la direction académique est prévue ce jeudi matin.