Prénommé « Europas du tout », ce rassemblement de commerçants appelle à l’arrêt total et définitif du méga-complexe mais reste favorable à l’urbanisation du site, contrairement au Collectif pour le Triangle de Gonesse qui milite pour un projet alternatif biologique.

Les anti-EuropaCity ont un nouveau collectif auquel s’identifier. Une trentaine d’associations du Val d’Oise, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne, représentant environ 600 gérants de boutiques au nord de l’Île-de-France, ont lancé « Europas du tout », pour exiger l’abandon définitif de ce gigantesque centre touristico-commercial de 80 hectares, censé voir le jour à l’horizon 2027 (le projet a été repoussé suite au report de la ligne 17 du Grand Paris Express) sur le triangle de Gonesse.

 

Le projet controversé EuropaCity, gigantesque complexe de commerces et de loisirs de 80 hectares du groupe Immochan est censé ouvrir en 2027, au lieu de 2024, suite au report de la ligne 17 du Grand Paris Express qui doit desservir le triangle de Gonesse.

Le projet controversé EuropaCity, gigantesque complexe de commerces et de loisirs de 80 hectares du groupe Immochan est censé ouvrir en 2027, au lieu de 2024, suite au report de la ligne 17 du Grand Paris Express qui doit desservir le triangle de Gonesse.

 

Qualifié de « projet mortifère » par le nouveau collectif, EuropaCity, piloté par le groupe Immochan et estimé à 3,1 milliards d’euros constituerait, selon ses membres, une « menace réelle pour l’avenir du territoire sur les plans sociaux et économiques. »

 

« Europas du tout » s’appuie sur une étude menée en 2016 par le cabinet McKinsey, demandée et financée par l’agglomération Paris Terres d’Envol, composée de villes du nord de Seine-Saint-Denis et opposées à EuropaCity, ainsi que les centres commerciaux Aéroville et O’Parinor.

 

Cette enquête indépendante met à mal les chiffres avancés par le promoteur Immochan en termes de retombées économiques. Cette dernière indique notamment que le complexe capterait jusqu’à 1Mrd€ du chiffre d’affaires réalisé par les équipements commerciaux de la région et ne créerait que 1 400 créations nettes d’emplois contre les 11 8000 annoncés. Le collectif, qui n’hésite pas à parler de « vampirisation », évoque la destruction d’au moins 8 000 emplois.

 

Les anti-EuropaCity divisés sur le projet alternatif

 

Logo du nouveau collectif "Europas du tout" , favorable à l’urbanisation du site

Logo du nouveau collectif « Europas du tout », favorable à l’urbanisation du site.

Si « Europas du tout » s’oppose à la réalisation d’EuropaCity, le collectif n’est en revanche pas opposé à l’urbanisation du Triangle de Gonesse. En effet, il défend « un développement économique équilibré du territoire et profitable à l’ensemble des départements » du nord de l’Île-de-France, dont le Val d’Oise. Un point sur lequel « Europas du tout » est en désaccord avec l’autre collectif opposé à EuropaCity, le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).

 

Ce dernier est contre l’urbanisation de ces terres agricoles et milite pour un projet alternatif, basé sur une agriculture biologique de proximité qui préserverait ces terres. « Nous sommes d’accord sur la fin du projet d’Europacity, mais sur la question du projet alternatif, nous ne pouvons pas les suivre » déclare Alain Boulanger, l’un des porte-parole d’« Europas du tout », auparavant membre du Collectif pour le Triangle de Gonesse.

 

Alain Boulanger a demandé à être reçu par la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, pour discuter de l’utilité publique de ce projet controversé.  Sa requête est restée sans suite.