A deux doigts de la mise sous tutelle en 2014 à cause d’une dette conséquente et d’un déficit budgétaire important, la majorité LR de la première ville du Val d’Oise se félicite d’afficher des finances assainies. L’année 2017 marque selon elle, le retour à « la normale » de la situation financière de la commune.

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À son retour à la tête de la ville en 2014, la majorité LR a mis en place un plan d’économie drastique pour redresser les comptes de la ville, suite à un rapport alarmant de la Chambre régionale des comptes. Parmi les mesures prises : le non renouvellement de près de 400 contrats.

« Désormais, Argenteuil ne doit plus être stigmatisée d’un point de vue financier, nous sommes rentrés dans un processus de normalisation des finances, comparable aux villes de même strate (+100 000 hab). », se félicite Xavier Péricat. Depuis son retour aux commandes de la ville en 2014, la majorité LR, qui a fait du redressement financier son cheval de bataille, se dit fière d’afficher de tels résultats, « les meilleurs depuis 10 ans ».

 

Le compte administratif 2017 (qui retrace l’ensemble des dépenses réelles de la commune et des recettes encaissées), soumis au dernier conseil municipal, témoigne selon le premier adjoint LR chargé des finances, « des marges de manœuvre retrouvées ». « Notre résultat de fonctionnement, comparable au bénéfice que peut dégager une entreprise, atteint le chiffre record de 45 M€, ce qui nous permet de financer une large part de nos investissements sans recourir à l’emprunt », explique Xavier Péricat.

 

La majorité avance une autre preuve d’une capacité financière retrouvée, le vote d’un budget exceptionnel de voirie d’1 M€ supplémentaire par rapport à ce qui était initialement prévu dans le budget primitif de 2018, suite aux intempéries de cet hiver.

 

Autre signe d’une meilleure santé financière amorcée en 2016 [voir reportage], la capacité de désendettement de la commune, ramenée à 12 ans, alors qu’elle s’envolait à plus de 146 ans en 2013. La majorité LR se targue également d’être parvenue à stabiliser la dette, qui s’élève néanmoins à près de 400 M€. Cette dernière englobe également les quelques 70 M€ de dette, récupérés par la ville lorsqu’elle a quitté l’agglomération Argenteuil-Bezons pour rejoindre la métropole du Grand Paris.

 

« Et tout ça, sans avoir augmenter les impôts », se réjouit Xavier Péricat. La dernière augmentation remonte à 2014 dans cette commune, l’une des plus imposée de l’Hexagone. La taxe d’habitation avait augmenté de 22%, après la suppression d’un abattement, décidée par l’ancienne majorité socialiste [voir reportage]. Une dette pas si stabilisée que ça selon l’opposition. « Nous en sommes à 397 millions au 31 décembre 2017 conformément au compte administratif de ce soir et dépasserons largement les 405 millions en fin de cette année d’après le budget primitif 2018 », a déclaré Nicolas Bougeard, conseiller municipal d’opposition, lors conseil municipal du 27 mars dernier.

 

17M€ de déficit en 2013

Des attaques qui ne viennent pas entacher la satisfaction de la majorité. « Ça va beaucoup mieux, il faut rester vigilant notamment par rapport aux dotations de l’Etat. Nous sommes satisfaits du travail, dommage que nous ayons passé une bonne partie du mandat à remettre Argenteuil sur les rails », lance Xavier Péricat. Depuis son retour aux commandes de la ville en 2014, Georges Mothron et son équipe, n’ont eu de cesse d’alerter sur l’état des comptes de la ville. Un constat fait également par la Chambre Régionale des Comptes (CRC) d’Ile-de-France, qui dans un rapport alarmant en 2014, évoquait notamment un déficit 17M€ fin 2013. Ne parvenant pas à résorber le déficit dans le temps imparti, la ville avait été alors soumise à un plan de redressement.

 

Ce retour à l’équilibre budgétaire, Xavier Péricat ne l’oublie pas, a été fait au prix « quatre années d’efforts ». D’importantes coupes budgétaires ont été menées dans le cadre d’un plan d’économie drastique qui prévoyait notamment le non renouvellement de près de 400 contrats. « Nous sommes très amers. 400 personnes, c’est énorme pour une ville comme Argenteuil. Derrière la logique comptable, nous sommes conscients qu’il y a des êtres humains », affirme le premier adjoint. [voir reportage]

 

De son côté, l’opposition argenteuillaise dénonce une nouvelle fois le catastrophisme dont fait preuve la majorité depuis 2014. « Et à chaque fois le même fil conducteur – qui devient maintenant une poutre (…) Cela en devient affligeant et à chaque fois nous serons dans notre rôle et répéterons encore et encore la réalité des choses », s’agace Nicolas Bougeard.

 

Le conseiller municipal PS évoque également les emprunts toxiques « qui constituent encore en 2017 une partie importante du stock de dette de notre ville et qui sont avant tout le résultat de la gestion hasardeuse et aux lourdes conséquences financières de votre premier mandat. » Un écran de fumée selon le premier adjoint d’Argenteuil qui assure avoir soldé la totalité des emprunts toxiques.