Le collectif de défense de la santé publique de l’est du Val d’Oise organise une nouvelle action pour protester contre la fermeture de l’hôpital gériatrique Adelaïde Hautval de Villiers-le-Bel. Une réunion publique est organisée ce vendredi 6 avril, en présence du député socialiste François Pupponi et du maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy.

L’hôpital Adelaïde Hautval de Villiers-le-Bel est désormais fermé mais ce n’est pas pour autant que le collectif de la santé publique de l’est du Val d’Oise, composé de représentants syndicaux (CGT), d’associations et d’élus du territoire, a cessé de lutter. Bien au contraire. Une nouvelle mobilisation est organisée, ce vendredi 6 avril dès 18h30, à la salle Jacques Brel de Gonesse, sous la forme d’une réunion publique en présence du député socialiste du territoire François Pupponi, et du maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy.

 

Depuis trois ans, les membres du collectif protestent contre la décision de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) de fermer l’hôpital gériatrique de Villiers-le-Bel, avançant des raisons de vétusté. Les services ont à ce jour été transférés dans d’autres établissements, à Gonesse, Eaubonne ainsi que dans les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, soit environ 300 lits. Seul l’EPHAD, Etablissement pour personnes âgées dépendantes, est encore ouvert, jusqu’à la construction d’une nouvelle plateforme gériatrique, prévue à l’horizon 2020. « Un EHPAD ne remplace pas un hôpital. 110 lits et 110 professionnels de l’EHPAD de Villiers-le-Bel ne remplaceront pas les 472 lits et 750 professionnels de l’hôpital Adelaïde Hautval (ex Charles Richet) », affirme le collectif. « Dans un EPHAD, il n’y a pas toute la médecine gériatrique que propose un hôpital, il n’y a pas de soins de rééducation par exemple », explique Henri Cukierman, président du collectif de défense pour la santé à l’est du Val d’Oise.

 

Si une partie des lits de l’hôpital Adelaïde Hautval a été transférée dans le nouvel hôpital de Gonesse, ce dernier serait « surbooké » selon le président du collectif. De son côté, le maire (DVG) de Villiers-le-Bel, Jean-Louis Marsac, concède qu’un EPHAD « ne remplace pas un hôpital gériatrique mais qu’à [son sens], la capacité hospitalière du territoire n’a pas baissé dans la mesure où tous les services ont été transférés ».

 

D’autres EPHAD menacés

Plus généralement, le collectif dénonce une pénurie de l’offre de soins publique pour les personnes âgées sur le territoire, avec la fermeture également du Cèdre Bleu à Sarcelles en 2015, une autre maison de retraite publique [voir reportage du 16 février 2016]. Et selon les membres, cette pénurie pourrait encore s’aggraver. Ils s’inquiètent pour l’avenir de trois autres EPHAD publics aux alentours, à Luzarches, Viarmes et Louvres, tous dans des situations financières préoccupantes. « Une décision juridique importante est attendue début avril concernant l’avenir juridique de ces trois établissements (…) Tant que la décision n’est pas prise, tout reste possible, s’alarme le collectif. Il faut se battre pour le maintien dans le secteur public et contre le transfert au secteur privé ».

 

Le collectif qui dénonce « une marche forcée vers une privatisation », craint que le dénouement connu par l’EPHAD de Marly-la-Ville, un autre établissement à l’est du Val d’Oise ne se répète. Un temps menacé suite à une mauvaise gestion financière, il n’a finalement pas fermé ses portes. Sa gestion a été reprise par la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN).