Depuis la fin 2017, la ville d’Auvers-sur-Oise a perdu son droit de préemption au profit de la préfecture du Val d’Oise en raison de son manque de logements sociaux. Une pénalité proche du million d’euro sur trois ans va également être infligée à la ville. Des conséquences de la loi SRU qui impose 20% de logements sociaux aux villes de plus de 1.500 habitants en Île-de-France.

Auvers-sur-Oise s’est vu retirer son droit de préemption au profit de la préfecture du Val d’Oise. A cela s’ajoute une amende de 340.000 euros par an durant trois années. La raison : l’arrêté de carence de la préfecture pour son non respect de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain). Sur la ville entre 2014 et 2016, seulement 24 logements sociaux sur les 131 imposés par la loi sont sortis de terre.

 

« Tous les projets ont été bloqués » s’indigne Jean-Pierre Bequet, ancien maire de la ville et conseiller municipal PS d’opposition. En cause, le « gel » des programmes de construction de logements sociaux sur la ville. L’ancien édile donne pour exemple un projet d’entrée de ville, rue des Perruchets (constitué notamment de 95 logements dont 65 logements sociaux) qu’il avait initié lorsqu’il était à la tête d’Auvers-sur-Oise. Pour lui, la non réalisation de ce projet est emblématique d’un manque de « bonne volonté » de l’équipe en place.

 

Des projets irréalisables pour la majorité

Contactée, Isabelle Mézière, édile (SE) de la ville réfute le « gel » des projets et met en avant qu’ « ils ne sont pas réalisables » . En cause selon elle : la zone de protection architecturale dont bénéficie la ville qui soumet les projets urbanistiques à un avis de l’architecte des bâtiments de France. La maire avance également qu’elle a des projets plus adaptés aux contraintes architecturales de la ville, comme celui d’une résidence pour séniors de 40 logements rue des Perruchets.

Quant à la sanction financière elle « n’aura pas d’impact pour les auversois, c’est l’engagement principal de ma part » , rassure Isabelle Mézière. La maire ajoute qu’elle ne prévoit pas d’augmentation d’impôts pour compenser cette sanction.

 

13 communes valdoisiennes pointées du doigt

Sur le département, Auvers-sur-Oise n’est pas la seule municipalité à se voir sanctionner par l’État. Douze autres villes n’ont pas respecté leurs objectifs qui leurs étaient imposés : Butry-sur-Oise, Champagne-sur-Oise, le Plessis-Bouchard, La-Frette-sur-Seine, Enghien-les-Bains, Saint-Witz, Taverny, Deuil-la-Barre, Ezanville, Montlignon, Puiseux-en-France et Saint-Leu.