Que les fans de polar attristés de voir disparaître le traditionnel salon du roman policier à Montigny-lès-Cormeilles se réjouissent : la ville d’Osny prend le relais cette année. La première édition du festival Polar’Osny aura lieu du 6 au 31 janvier avec une programmation pour le moins palpitante.

Par Fannie Joëts

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Des scènes de crimes, une intrigue, des enquêteurs et des énigmes à résoudre, le polar est un genre littéraire parmi les plus populaires. Un constat que les bibliothécaires de la MéMO d’Osny ont observé en repérant que les ouvrages les plus consultés et empruntés de la médiathèque appartenaient à cette section. Désireuse d’assouvir l’appétit du public pour cet univers, la ville d’Osny a décidé de lancer la première édition de Polar’Osny.

 

Isabelle Bourdial, chargée de mission pour le festival, mais également auteure et journaliste scientifique osnyssoise, revient sur la genèse de ce nouveau rendez-vous : « J’avais, au début de l’année dernière, animé un apéro-polar à la MéMO, qui avait organisé plusieurs manifestations autour de cette thématique. Ces animations ont obtenu un tel succès qu’en discutant avec la directrice de l’établissement, Stéphanie Dupuis, nous avons eu envie de développer ensemble quelque chose de plus ambitieux. Elle m’avait demandé d’y réfléchir et je lui ai proposé un salon du polar qui est devenu, au fil du temps, un festival sur trois semaines. »

 

Trois semaines durant lesquelles expositions, animations, jeux, ateliers, concours, mais aussi rencontres avec des auteurs et des blogueurs vous invitent à découvrir ce qu’est l’ADN du polar. Et n’y voyez pas qu’un simple jeu de mots, car avec l’exposition « Les sciences du crime » prêtée par le musée de la gendarmerie de Melun, vous pourrez véritablement vous mettre dans la peau d’un expert en criminalistique et vous pencher sur la quête de preuves génétiques. Isabelle Bourdial nous en dit plus sur ce partenariat insolite : « Cette exposition a été réalisée avec l’aide de l’Institut de Recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, qui en somme est l’équivalent de la police scientifique. Et il se trouve que l’unique centre en France se trouve à Pontoise ! On a donc contacté les gendarmes de cette unité pour travailler ensemble et ils ont accepté avec plaisir de venir. Ils vont accueillir les participants et organiser des animations autour de cette exposition ludique et pédagogique puisque le visiteur doit mener l’enquête sur une scène de crime quasi authentique. Il y aura des tables de manipulation où chacun pourra s’exercer à recueillir des données, apprendre à les comparer, découvrir comment on analyse des empreintes, des traces de pneus ou d’usures et comment on interroge un disque dur ou un smartphone ». Une approche permettant de passer de la fiction à la réalité, celle parfois sordide ou brutale qui inspire précisément les romanciers du genre.

 

Dans une version plus fantasmée, le château de Grouchy vous ouvre son antre pour une soirée à vous glacer le sang le samedi 13 janvier à 20h. Ici encore, le Polar devient grandeur nature grâce à un Cluedo géant qui a trouvé le cadre idéal pour plonger les participants dans l’ambiance des parties de cache-cache entre coupable et détective.


« La réalité dépasse souvent la fiction. »

 

Point d’orgue du festival : le Grand Salon du Polar qui aura lieu le samedi 20 janvier au Forum des arts et des loisirs d’Osny. Au cours de cette journée, vous pourrez, de 10h . 18h, rencontrer des éditeurs, des blogueurs littéraires spécialisés mais aussi 24 romanciers à l’occasion de tables rondes, conférences et séances de dédicaces.

 

Pour Isabelle Bourdial, le choix des .crivains invit.s s’est fait . travers une volont. de diversit. des styles : . On a voulu croiser tous les genres. La littérature policière au sens large englobe autant le roman énigme classique, à la Agatha Christie où le lecteur doit essayer de résoudre l’affaire avant le détective, que le roman noir, comme ceux de notre invitée d’honneur Sandrine Colette. D’autres univers viennent également enrichir notre panorama, tantôt décalès et humoristiques, tantôt fantastiques ou encore très concrets, à l’image de Danielle Thiery, qui fut la première commissaire divisionnaire nommée en France et qui met à profit dans ses livres toute son expérience du terrain en tant qu’officier de police. Ses ouvrages sont hyper réalistes car elle connait parfaitement les procédures, elle a vu des choses absolument incroyables, la réalité dépassant souvent la fiction. »

 

Le polar, c’est donc un univers inspiré de faits réels, romancés par l’imaginaire de l’écrivain, mais c’est aussi un support, un livre en tant qu’objet qui implique le travail d’une esthétique visuelle . travers sa couverture. Et dans ce domaine, l’édition rivalise de créativité afin d’inciter la rencontre entre le roman et son lecteur. C’est la raison pour laquelle le festival souhaite mettre l’accent sur la partie illustration avec son prix « Osny and Clyde ». Ce concours propose au public d’.lire, jusqu’au 17 janvier, à la M.Mo ou sur le site d’Osny, la plus belle couverture de polar sortie en 2017, parmi une présélection effectuée par les blogueurs.

 

Entre lecture et investigation, Polar’Osny promet d’être le rendez-vous annuel des amoureux des sciences du crime comme de littérature.

 

 

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