Depuis le 17 novembre dernier, un mouvement de grève touche les sapeurs pompiers du Val d’Oise. Les grévistes dénoncent le manque d’effectifs dans plusieurs casernes du département.

Grève_pompiersBanderoles sur plusieurs centres de secours, messages sur les véhicules d’intervention. Depuis plusieurs jours, les pompiers du Val d’Oise sont en grève pour dénoncer une dégradation des conditions de travail, notamment dans les casernes d’Argenteuil, de Bezons, d’Osny ou encore d’Enghien-les-Bains. En cause selon l’intersyndicale CGT Sdis 95, SUD Sdis 95, le Syndicat Autonome Sdis 95, un manque d’effectifs face à la hausse du nombre d’interventions. « Nous manquons d’effectifs journaliers de garde », précise Peter Gurruchaga, de la CGT Sdis 95. Conséquence selon la CGT, un fonctionnement à flux tendu et « un manque de temps pour la formation et l’entrainement ».

 

Pour justifier leur demande, les grévistes s’appuient dans un premier temps sur un protocole signé en 2015. Celui-ci prévoit en effet un effectif de 655 pompiers en unité opérationnelle sur le territoire. « Aujourd’hui, il manque 36 pompiers pour atteindre ce seuil », assure Peter Gurruchaga. « Ce chiffre doit être un plancher » estime cependant la CGT. En effet, si elle demande le respect du protocole signé, l’intersyndicale appelle à renforcer les effectifs des centres « en souffrance » du Val d’Oise en recrutant encore davantage. Les syndicats militent également pour une meilleure répartition des effectifs au profits de ces casernes.

 

S’ils sont ouvertement en grève, les sapeurs pompiers continuent cependant de partir en intervention. « Nous nous occupons de l’opérationnel mais nous refusons le travail administratif », tempère Peter Gurruchaga.

 

« Recentrer les missions des pompiers »

Si trois des syndicats de sapeurs pompiers du Val d’Oise se sont associés au mouvement, un quatrième a décidé de ne pas entrer en grève. « Cette mobilisation arrive un an trop tôt », juge ainsi Timothée Jaillet de l’UNSA Sdis 95. Pour le syndicat, « il sera difficile de recruter avant 2018 ». Et de préciser : « Il n’y a pas eu de concours de caporal depuis 2013 donc la liste des candidats est de plus en plus courte ». Or, un concours est prévu l’année prochaine et pourrait débloquer la situation. « D’ici fin 2018, les besoins seront peut-être différents », estime Timothée Jaillet. L’UNSA Sdis 95 propose toutefois « d’actionner des leviers qui donneront des résultats rapides ». Parmi eux, le syndicat appelle entre autre à « recentrer les missions des sapeurs pompiers » en pérennisant la lutte contre les fausses urgences médicales. « Nous avons demandé que le SAMU fasse son travail », lance l’UNSA [voir article]. Par ailleurs, l’UNSA Sdis 95 va demander que soient débloqués au plus tôt des postes de « chef d’agrès » via un examen professionnel

 

Un effectif normal d’ici 2019

Une situation qui ne touche pas que le Val d’Oise selon le colonel Marc Vermeulen, directeur du Sdis 95, qui confirme qu’aucun concours ne s’est déroulé depuis cinq ans. « L’ensemble des départements de grande couronne avaient écrit au ministre de l’Intérieur l’année dernière pour demander l’organisation d’un concours », assure-t-il, avant d’ajouter : « Une session va s’ouvrir à partir du 15 février 2018 ». Il faudra donc attendre. « Entre le temps d’organisation du concours et celui de la formation, les nouveaux pompiers ne seront pas prêt à intervenir avant le 1er janvier 2019 », prévoit le colonel Marc Vermeulen. En attendant, le SDIS 95 envisage de recruter des pompiers volontaires sous contrat en CDD d’un an pour compléter ses effectifs. « Ils vont arriver au 1er décembre dans les casernes du Val d’Oise, ce qui va permettre de retrouver des effectifs plus proches de la normale », précise la direction, qui rencontrera l’intersyndicale ce vendredi.