Suite à une rupture amoureuse, un policier de 31 ans a tué trois personnes et en a blessé trois autres avec son arme de service, samedi soir à Sarcelles. L’homme a ensuite mis fin à ses jours.

Le drame est survenu samedi aux environs de 20h45, dans un quartier résidentiel de Sarcelles. Arnaud Martin, gardien de la paix en fonction à Paris, se rend après son service chez sa petite amie, qu’il fréquente depuis six mois. Ils se retrouvent dans la voiture de sa petite amie à proximité de la maison des parents de cette dernière pour discuter de leur séparation. La discussion s’envenime, l’homme âgé de 31 ans sort son arme de service et tire, la blessant grièvement au visage. Selon les propos du parquet de Pontoise rapportés par l’AFP, l’état de la jeune femme est actuellement stabilisé et son pronostique vital n’est désormais plus engagé.

 

Le policier tue ensuite deux personnes qui auraient tenté de s’interposer. Le premier est un homme de 30 ans, qui écoutait de la musique dans sa voiture et « venait voir ce qui se passait« , raconte l’AFP. Le second est un passant âgé de 44 ans sorti pour s’acheter des cigarettes. Arnaud Martin se rend ensuite dans le pavillon des parents de sa petite amie. Il tue son beau-père, blesse sa belle-mère au thorax et sa belle-soeur au fémur. Il abat également le chien de la famille, avant de mettre fin à ses jours avec son arme de service dans le jardin de la famille.

 

L’homme est décrit comme « un bon fonctionnaire […] très rigoureux » par sa hiérarchie, apprécié de ses collègues, selon le Procureur de Pontoise. La police judiciaire de Versailles devra notamment déterminer si cet acte était prémédité. Une source proche du dossier confie à l’AFP qu’ « il n’y a aucun élément de cet ordre » à ce stade de l’enquête.

 

Pas de remise en question du port d’arme en dehors du service

Le drame de Sarcelles intervient dans un contexte de recrudescence des suicides chez les forces de l’ordre et pose la question du port des armes de services en permanence. Une mesure accordée aux policiers suite aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis et pérennisée par plusieurs circulaires depuis l’été 2016. Invité de l’émission Questions politiques (Franceinfo, France Inter Le Monde) dimanche midi, le Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé que les policiers resteront armés, soulignant la difficulté de répondre à des exigences « contradictoires », entre crainte de dérapage individuel d’un policier qui « déraille » et demande de protection accrue. De son côté, le syndicat Alliance Police Nationale déplore le drame survenu à Sarcelles mais réaffirme la nécessité pour les policiers de porter leur arme de service en tout temps, dans le contexte de menace terroriste actuel.