Où est le vice, où est la vertu ? La tentation de l’art contemporain, un retour de la morale ? Le 3 novembre au musée Tavet.

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Pollution, inégalités économiques et sociales, manipulations génétiques, consommation de drogues seraient-elles les nouveaux péchés capitaux ? Elles ouvrent plutôt à des réalités sociales plus aiguës et font réagir les artistes. Mais ceux-ci ont-ils toujours une responsabilité face à l’Histoire ? Peut-on encore croire que l’art transforme le monde ? Et de quel art parle-t-on ?

 

Avec le temps, la définition et la compréhension du mal évoluent. « Bioéthique, charité médiatique, actions humanitaires, sauvegarde de l’environnement, moralisation des affaires, de la politique et des médias, débats autour de l’avortement et du harcèlement sexuel, croisades contre la drogue et le tabac : partout la revitalisation des « valeurs » et l’esprit de responsabilité sont brandis comme l’impératif de l’époque. Pour autant, il n’y a aucun « retour de la morale ». L’âge du devoir s’est éclipsé au bénéfice d’une culture qui diffuse les normes du bien-être et métamorphose l’action morale en show récréatif », écrit Gilles Lipovetsky dans le crépuscule du devoir. Pourrait-on dresser une liste des nouveaux péchés capitaux  ? Nous dirons plutôt que dans le cadre de la globalisation, ces questions font réagir les artistes qui ont toujours activement participé aux remaniements de la pensée. Mais aujourd’hui, portent-t-ils encore une responsabilité face à l’Histoire ? Peut-on croire encore que l’art transforme le monde ? Et de quel art parle-t-on ? Car « on » le trouve trop politique, trop social, trop journalistique… et pas assez artistique ! La tentation de l’art contemporain ne serait-t-elle pas celle du retour à la morale.

 

image : Jeanne Susplugas Courtesy Les Bains – Galerie Magda Danysz Credit photo Jérôme Coton