Des actions étaient organisées ce jeudi matin dans plusieurs établissements du Val-d’Oise, dont les enseignants sont membres du collectif « Touche pas ma ZEP ». Objectif, défendre l’enseignement prioritaire alors que le gouvernement tarde à officialiser la liste des lycées classés en REP et REP+.

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Dans un tract, des enseignants du lycée Jean-Jacques Rousseau réclament « une baisse significative des effectifs par classe et plus de personnels d’encadrement ».

 

Des professeurs en grève, des tractages devant leurs établissements… L’heure était à la mobilisation ce jeudi matin devant certains lycées du département. A l’appel du collectif francilien « Touche pas ma ZEP », des dizaines d’enseignants issus des lycées Romain Rolland de Goussainville, Simone de Beauvoir et Arthur Rimbaud à Garges-lès-Gonesse, Jean Jaurès d’Argenteuil et Jean Jacques Rousseau de Sarcelles avaient annoncé mercredi après-midi leur intention de mettre en place des actions pour défendre l’enseignement prioritaire. Ils ont été rejoints par le lycée de la Tourelle, situé à Sarcelles.

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Devant les grilles du lycée Simone de Beauvoir, enseignants et lycéens ont drapé l’établissement de noir et chanté.

Un mouvement qui a impacté le déroulement normal des cours, les lycéens étant invités à ne pas se présenter en classe. « Des élèves sont tout même présents dans l’établissement, même si une grande partie est resté chez elle », précisait ce jeudi une enseignante du lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles, où une vingtaine de professeurs s’étaient réunis jeudi matin pour distribuer des tracts. Du côté du lycée Simone de Beauvoir, enseignants et lycéens ont drapé l’établissement de noir et chanté une chanson devant l’entrée.

 

L’incertitude autour des anciens lycées classés en Zones d’Education Prioritaire

 

A l’origine de l’inquiétude des enseignants, la nouvelle carte de l’enseignement prioritaire. « Il y a trois ans, le gouvernement a décidé de revoir la carte des ZEP et a entrepris une refonte géographique », précise Ludovic Brumant, professeur au lycée Romain Rolland de Goussainville. Alors que les Zones d’Education Prioritaire (ZEP) ont laissé place aux Réseaux d’Etablissements Prioritaires (REP), délogeant les lycées du dispositif, mais y conservant les collèges, la tension monte. « En contrepartie, nous avions obtenu la garantie, pendant trois ans, de garder les mêmes moyens et les avantages inhérents aux ZEP », souligne Ludovic Brumant.

 

Des avantages comprenant par exemple un nombre d’élèves moins important dans les classes. Alors que les lycées ne feront donc plus partie de l’éducation prioritaire en septembre 2017, les enseignants tentent donc de mettre la pression sur le gouvernement afin de réclamer une nouvelle liste d’établissements classés en éducation prioritaire. « Nous voulons la réintégration des lycées dans la carte de l’éducation prioritaire », insiste le professeur.

 

Jeudi après-midi, de nombreux professeurs étaient donc à Paris afin de réclamer qu’une délégation soit reçue par la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud Belkacem. En vain. « Pour le moment, aucune audience n’a été accordée à la délégation », assurait vers 16 heures Boualem Snaoui, représentant CGT Educ’action 95.

 

Un conseil d’administration programmé ce jeudi soir doit réunir enseignants, élus et parents d’élèves au lycée Jean-Jacques Rousseau. Dans le même temps, plusieurs lycées pourraient être occupés, notamment Arthur Rimbaud à Garges-lès-Gonesse.