Le Conseil Régional a attribué une subvention de 110 807 euros en faveur de la rénovation du château de Vigny. De quoi faire bondir le groupe Front de Gauche régional, alors que le site est depuis février la propriété d’un nouveau groupe qui envisage de le transformer en établissement de luxe.

vigny

Construit en 1504, le château était, avant son rachat en février dernier, la propriété du groupe japonais Mizumoto.

 

Ils refusent de voir de l’argent public financer un projet privé. Dans un communiqué, les élus Front de Gauche au conseil régional s’insurgent contre l’adoption d’une subvention de 110 807 euros en faveur de travaux de rénovation du château de Vigny. Alors que les fonds doivent aller à une société civile immobilière (SCI), qui a fait l’acquisition du domaine en février dernier avec l’objectif de le transformer en site hôtelier de luxe, le groupe a déposé un amendement pour tenter de faire annuler la délibération. « Aucun bilan financier de la SCI n’est fourni, l’identité du nouveau propriétaire depuis février 2016, qui possède par ailleurs 15 autres sociétés, est inconnue », se désole Céline Malaisé, présidente du groupe FdG.

 

« L’argent ne servira pas aux activités d’exploitation de la société »

 

Du côté de la majorité régionale, on se défend, évoquant la délibération CR 06-15, des 12 et 13 février 2015. Votée par l’ancienne majorité de Gauche au Conseil Régional, celle-ci acte le rôle de la Région Ile-de-France en matière de soutien au patrimoine, comme le rappelle Stéphanie Von Euw, conseillère régionale LR de Pontoise. Pour l’élue de Pontoise, le développement du soutien régional en faveur du patrimoine « correspond en tout point » avec le projet de rénovation du château de Vigny, alors que le site est inscrit comme monument historique.

 

Quant aux inquiétudes sur la destination des fonds, Stéphanie Von Euw se veut rassurante. « L’argent ne servira pas aux activités d’exploitation de la société », assure-t-elle. La délibération prévoit en effet que la subvention soit utilisée pour les lourds travaux du château, rongé par la mérule, un champignon qui s’attaque aux bois, notamment ceux des charpentes. Une intervention d’urgence qui vise à préserver le site, avant même tout aménagement. Coût total du projet, 554 034 € HT, financés à hauteur de 20% par la région. En contrepartie, les franciliens devraient pouvoir obtenir le droit de profiter en partie du site. « Le propriétaire s’est engagé à ouvrir le parc à l’ensemble des franciliens », conclut la conseillère régionale.