Selon l’AFP, une gendarme, officier de police judiciaire (OPJ), visée par une procédure de la famille d’Adama Traoré, a porté à son tour plainte pour « dénonciation calomnieuse » et « diffamation ».

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Plus de deux mois après les faits, les circonstances exactes du décès du jeune homme restent encore floues.

 

Présente à la brigade de gendarmerie de Persan le 19 juillet dernier, le jour de l’interpellation d’Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise. C’est elle qui avait rédigé le procès-verbal de constatations assurant qu’Adama Traoré s’était « interposé à l’interpellation de son frère » et avait commis « des violences » contre un gendarme. Un rapport qui lui avait valu une plainte déposée par la famille d’Adama Traoré qui l’accusait de « faux en écritures publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scène de crime ».

 

La gendarme a donc décidé à son tour de porter plainte contre X pour dénonciation calomnieuse à Pontoise. « La légitime douleur ressentie n’excuse pas le caractère calomnieux desdites accusations », a assuré à l’AFP l’avocat de la gendarme, maître Rodolphe Bosselut.

 

Le site Médiapart également visé par une plainte

 

Une autre action, cette fois pour « diffamation » a également été engagée à l’encontre de Médiapart. Dans un article du 5 août dernier, le site d’informations évoquait une « bizarrerie à éclaircir », notant notamment qu’une « femme officier de police judiciaire » avait décidé « de ne pas attendre les consignes » et pris « l’initiative d’isoler » les gendarmes ayant participé à l’intervention, rapporte l’AFP . Selon l’avocat, cette décision visait à les séparer les uns des autres afin d’éviter toute concertation entre eux. Tous les actes effectués par sa cliente ont été « utiles à la manifestation de la vérité », a-t-il assuré à l’AFP.

 

Toujours selon Me Bosselut, la plainte mentionne que l’article « s’inscrit dans un contexte éminemment polémique aux termes duquel, selon Mediapart, Monsieur Adama Traoré serait décédé suite à des violences policières que les agents de la force publique auraient eu à coeur de vouloir camoufler à tout prix ». Il soutient que la gendarme « est diffamée (…) pour venir appuyer la thèse complotiste de la famille et la position idéologique du site Mediapart ».