A l’occasion de la dernière réunion publique avant la fin du débat public sur EuropaCity, qui se déroulait lundi soir à Gonesse, la Région Ile-de-France à officialisé son soutien au projet. Elle réclame cependant certaines garanties autour de l’emploi, de l’offre commerciale mais également en matière d’environnement.

Vue d'EuropaCity depuis l'A1L’annonce était très attendue à quelques jours de la fin du débat public sur EuropaCity, programmée le 13 juillet. Jérôme Chartier, 1er vice-président du conseil régional d’Ile-de-France en charge de l’économie et de l’emploi, est venu confirmer le soutien de la Région à ce gigantesque projet de commerces et de loisirs qui doit voir le jour à l’horizon 2024 dans le Triangle de Gonesse. Un appui sous conditions, cependant, comme l’a rappelé l’élu LR valdoisien, qui a présenté les grands axes du cahier d’acteur rédigé par le Conseil régional sur le dossier.

 

Parmi les volontés de la Région, la garantie, en phase chantier, d’une représentation de 30% minimum de la population locale dans les emplois créés. « A cet effet, la Région plaidera pour que les TPE/PME locales aient un accès privilégié à la commande », explique le Conseil régional dans le document, appelant également à trouver des solutions nouvelles pour favoriser l’accès à l’emploi par la population du territoire.

La Région veut un « chantier exemplaire »

 

Pour répondre aux craintes environnementales, la Région réclame également des garanties sur ce volet écologique. Si le complexe doit produire une partie de son énergie, le Conseil régional assure qu’il « veillera à ce que le maître d’ouvrage apporte la démonstration du caractère vertueux des modalités de production énergétique et de la dimension environnementale et écologique du projet ». Des observations qui portent notamment sur les émissions de gaz à effet de serre, la gestion des consommations, ou encore la gestion de la ferme pédagogique notamment.

 

Il souhaite également « qu’EuropaCity s’engage dans un chantier exemplaire sur la gestion des déblais et remblais de chantier ». De même, « l’ensemble des eaux résiduelles devra être géré au sein du périmètre de la ZAC pour ne pas produire d’effets nuisibles sur la zone agricole », estime la Région qui assure qu’elle sera « très attentive au bilan hydrique du projet ».

 

Celle-ci juge enfin que « le projet EuropaCity doit constituer un levier pour créer de nouveaux espaces verts qui devront être accessibles gratuitement pour jouer pleinement leur fonction sociale ».

 

Une stratégie de différenciation commerciale

 

Face à une offre pléthorique, voire même saturée, avec la présence de nombreux centres commerciaux à proximité, la Région souhaite « que le projet EuropaCity adopte une stratégie de réelle différenciation par rapport aux commerces du secteur ». Consciente des « risques de cannibalisation » avec les commerces des communes alentours, elle restera vigilante. « Conformément à ses engagements, EuropaCity ne devra pas accueillir d’unités commerciales de moyenne surface, ni de locomotive alimentaire », précise le Conseil régional.

 

Ainsi, la Région se dit « favorable aux investissements qui contribuent à son développement et à la création de richesses et d’emplois nets, dynamique dans laquelle s’inscrit le projet EuropaCity, sous réserve que les garanties évoquées soient satisfaites ». Elle assure cependant qu’elle reste « vigilante et exigeante » et attend d’EuropaCity « qu’il se positionne comme un acteur audacieux et coopératif du territoire et qu’il développe et fasse vivre son projet en synergie avec les industries, les agriculteurs, les différents acteurs présents sur le territoire au profit des habitants ». Et de conclure : « Ce n’est qu’à cette condition qu’il y aura une pleine adhésion à ce projet. La Région est prête à jouer tout son rôle pour faciliter le dialogue entre les différents partenaires ».

Déplacer EuropaCity au sud-est de la ZAC du Triangle de Gonesse

 

Pour le Conseil régional, la ligne 17 du super-métro du Grand Paris ne doit pas uniquement desservir le futur complexe, mais bien l’ensemble de la Zone d’Activité. « Pour cela, la localisation d’EuropaCity devra être déplacée en limite sud-est de la ZAC dite du Triangle de Gonesse, afin que la gare soit au cœur du périmètre de projet de 869 ha. », estime-t-il

 

La Région émet en outre des craintes sur la desserte routière d’Europacity. « Les infrastructures routières (A1/A3/A104) qui desservent le site du projet EuropaCity sont des axes majeurs pour l’accessibilité de l’aéroport Paris – Charles de Gaulle et pour l’approvisionnement de la Région capitale », rappelle-t-elle. Si le projet CDG Express, qu’elle soutient, doit faire baisser la fréquentation sur ces axes, la Région juge cependant que « les niveaux de fréquentation annoncés pour le projet EuropaCity font peser un risque de saturation de ces axes routiers contribuant à une hausse des émissions de gaz à effet de serre et des polluants ». « Le maître d’ouvrage devra veiller, dans la conception de son projet, à éviter tout impact sur le réseau autoroutier francilien en régulant les flux d’entrée/sorties pour ne pas saturer les axes autoroutiers », estime ainsi le Conseil régional.

 

 

Le cahier d’acteur du Conseil régional