Après le suicide d’un agent de l’hôpital Adélaïde Hautval de Villiers-le-Bel, le 20 février dernier, la CGT de l’établissement est sorti de son silence. Le syndicat fait le lien entre la fermeture programmée de nombreux services et le geste de l’électricien.

Le malaise est palpable à l’hôpital Adélaïde Hautval de Villiers-le-Bel (ex Charles Richet), après le décès d’un agent en février dernier. Plusieurs jours après le drame, le syndicat CGT a décidé de sortir de son silence. Dans un communiqué, il fait le parallèle entre le suicide de l’électricien, en poste depuis 35 ans, et la situation actuelle de l’hôpital. L’établissement gériatrique, géré par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), doit fermer. Ses services et personnels vont être déplacés progressivement dans d’autres établissements d’Ile-de-France jusqu’à 2017. Les premiers transferts ont commencé en début d’année. Sur le site, l’AP-HP prévoit la construction d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD). « Son geste ultime est pour nous la dramatique conséquence de ce que subissent les agents depuis l’annonce de fermeture de l’établissement faites par le Directeur Général en janvier 2015 », estime la CGT. Et de mettre en cause la direction : « L’administration ne peut, ne pouvait pas ignorer cette possibilité de passage à l’acte d’un agent. En toute connaissance de cause, ils en sont responsables ».

 

De son côté, la direction de l’AP-HP préfère se référer aux éléments apportés par les investigations. « L’enquête de police a mis en avant des éléments de la vie personnelle de l’agent déterminants dans son passage a l’acte » a commenté l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.

 

Jean-Pierre Blazy, député socialiste de la 9e circonscription du Val d’Oise, dans laquelle résidait l’agent, a également tenu à réagir. Le maire de Gonesse a présenté ses condoléances à la famille et aux collègues de l’électricien. Il assure regretter que sa demande de moratoire « n’ait pas été entendue » et réaffirme la nécessité de ce dernier. Il souhaite également la mise en place d’un encadrement des agents, après le drame. « Outre les aspects d’évolution de carrière et les transfert de lits, l’AP-HP doit assurer un véritable accompagnement psychologique et laisser le temps aux personnels pour faire le deuil de la disparition de leur collègue », juge l’élu. Jean-Pierre Blazy pointe également la situation de l’hôpital : « Les raisons d’un passage à l’acte sont souvent complexes mais l’on ne peut ignorer que ce drame s’est produit dans un contexte de tension sociale très fort. Cet agent venait de recevoir sa convocation pour la cellule de mobilité ».