Trésor de la littérature du XVIIIe siècle, Les Liaisons Dangereuses feront escale sur les planches de l’Apostrophe au Théâtre des Louvrais à Pontoise les 17, 18 et 19 février dans une adaptation signée Christine Letailleur qui met en scène deux grands comédiens : Dominique Blanc et Vincent Perez. Interview.

les liaisonsVOnews : Quelles Liaisons dangereuses, oeuvre déjà maintes fois adaptée, va découvrir le public de Cergy-Pontoise ?

 

Christine Letailleur : Les spectateurs vont découvrir mon regard sur les Liaisons Dangereuses, mon approche. C’est un roman qui m’a marquée. Il est pour moi celui de la fascination. J’ai saisi pas à pas la fable de l’oeuvre, que je trouvais génialement construite. J’ai cherché à en extraire la théâtralité et à la reconstruire pour un plateau. Je conserve la chronologie.

 

 

Ces Liaisons dangereuses du XVIIIe siècle peuvent-elles encore nous toucher aujourd’hui ?

 

Le roman pose encore des questions très actuelles. C’est un texte qui ramène au questionnement autour du couple. Qu’est-ce que le couple, l’amour, le désir ? Que se passe-t-il quand le désir n’est plus là ? Par exemple, Valmont et Merteuil ont épuisé tous les plaisirs du libertinage et ils restent quand même complices. Ils s’amusent à détruire. Ce genre de relation existe encore. Aujourd’hui, on parlerait de “pervers narcissiques”. C’est un couple très moderne : ils ont été amants, ils se sont quittés, ils continuent à se voir, ils aiment se raconter leurs histoires mutuelles de séduction. Puis, ils se détruiront eux-mêmes.

 

 

Comment avez-vous convaincu les comédiens Dominique Blanc et Vincent Perez de prendre part à l’aventure ?

 

Je voulais travailler depuis longtemps avec Dominique Blanc. J’ai commencé à écrire pour elle avant de la rencontrer.

 

Pour interpréter le rôle de Valmont, je voulais quelqu’un de la même génération qu’elle. Je souhaitais également un acteur avec un corps très libre. J’ai appris que Vincent Perez voulait refaire du théâtre. Je l’ai rencontré à deux reprises. Il avait déjà travaillé avec Dominique Blanc [les deux acteurs étaient au casting de la Reine Margot de Patrice Chéreau en 1994]. Je voulais un couple fascinant.

 

 

Quelle place avez-vous souhaité donner à la femme dans votre adaptation ?

 

Il y a six femmes sur le plateau. Je trouvais intéressant d’avoir une palette de femmes de générations différentes qui parlent d’amour chacune à leur manière. Je commence la pièce avec la petite Cécile de Volange qui a quinze ans, comme dans l’oeuvre. On retrouve également Madame de Rosemonde, la tante de Valmont, elle a 84 ans. Je mets aussi le personnage de Merteuil en avant car pour moi il s’agit du combat d’une femme qui, à son époque, voulait être aussi libre qu’un homme.

 

Mercredi 17 février 2016 20:30, Jeudi 18 février 2016 19:30, Vendre- di 19 février 2016 20:30
Théâtre des Louvrais – place de la Paix – Pontoise – 01 34 20 14 14