La décision de Patrick Floquet, maire DVD de Montmagny, d’annuler la convention signé entre la mairie et la section locale de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a provoqué la colère de l’association. Chargé par l’organisation, qui l’accuse de « violation publique et assumée du principe d’égalité », l’édile justifie sa décision par la « position d’association politique » de la LDH.

LDHLe torchon brûle entre la municipalité de Montmagny et la section locale de la Ligue des droits de l’Homme. Désormais privée de la possibilité de bénéficier de salles de réunion sur le territoire de la commune, l’association ne cache pas son agacement. « En méprisant les valeurs républicaines et en abusant de son pouvoir, le maire conduirait-il la commune de Montmagny sur les traces de Hénin-Beaumont ou de Béziers ? », s’interroge le LDH.

 

Au dires de l’organisation, l’édile aurait déjà manifesté son hostilité envers l’association par le passé. « Ce n’est d’ailleurs pas la première charge du maire qui s’est déjà singularisé par des propos discriminants et fallacieux à l’encontre de la Ligue des Droits de l’Homme et aussi contre des populations en difficulté », précise-t-elle.

 

Une politisation de la LDH

 

floquetDe son côté, Patrick Floquet fait part de « sa stupéfaction et de sa colère », suite au communiqué de presse de la Ligue des droits de l’Homme. Il réfute ainsi « avec force » tous « propos discriminants et fallacieux à l’encontre de la Ligue des Droits de l’Homme et aussi contre des populations en difficulté ». Le maire de Montmagny assure même qu’il « étudie les suites judiciaires possibles ».

 

Dans un communiqué, la municipalité précise les raisons qui l’ont poussé à mettre fin à la convention signée avec la LDH. « Monsieur le maire regrette la politisation de cette association dont le représentant de la section locale de Montmagny n’est autre que Monsieur Capmarty, conseiller municipal d’opposition Front de Gauche », déplore-t-elle. Et d’ajouter : « Sous couvert d’un nom d’association renvoyant aux intérêts supérieurs de l’Homme, la LDH n’a de cesse de mener des combats de politique politicienne menés par l’extrême gauche ».

 

Outre l’aspect politique, le maire tacle directement l’action de l’association. « Alors que la ville et ses habitants subissent des squats de terrains, la Ligue des droits de l’Homme entrave régulièrement l’action publique et notamment celle de la mairie pour mettre fin aux différents désordres que ces occupations illégales entrainent pour les habitants des quartiers touchés », s’agace-t-il, avant d’ajouter : « En mélangeant les genres, la LDH, que ce soit au niveau local ou national, se met d’elle-même en position d’association politique et doit en assumer les conséquences ».

 

« Les associations politiques ne perçoivent aucune aide »

 

La Ligue des Droits de l’Homme appelle désormais le maire à rétablir la convention, par mesure d’équité. « Cette différence de traitement de la Ligue des droits de l’Homme est une violation publique et assumée du principe d’égalité », lance-t-elle, avant d’ajouter : « La fédération du Val d’Oise de la Ligue des droits de l’Homme ne peut accepter cet oukase et demande à nouveau à pouvoir bénéficier, comme toutes les associations magnymontoises des salles de réunion et d’exposition de la commune comme cela a toujours été le cas depuis de nombreuses années ».

 

Pas certain cependant que cela suffise à faire plier le maire. « Pour rappel, la mairie de Montmagny consacre chaque année plus de 400 000 euros de subventions, soit deux fois plus que les communes de même strate, aux associations sans compter les prêts de salles et de matériels », assurer l’édile. Et de préciser : « En revanche, les associations politiques ne perçoivent aucune aide si ce n’est le prêt de salles pour l’organisation de leur assemblée générale annuelle et pour leurs réunions publiques ».