La vie comme un immense échiquier sur lequel deux hommes se déplacent : un père et son fils. Un fils et son père. Pendant une heure, nous assistons à une confrontation paroxystique jusqu’au point de non-retour. Une sorte de guerre qui est en son point culminant, à Cergy, au Théâtre 95 mercredi 13 et jeudi 14 janvier.

 

Dans Sans ailes et sans racines, Hamadi et Soufian El Boubsi sont tous deux intéressés par les grandes questions contemporaines du religieux, de la circulation des idées et des idéaux, du choix unnamedde la langue qu’on parle et du pays où l’on vit, du communautarisme, des droits de l’homme, bref de la politique comme questionnement permanent sur le vivre ensemble dans nos cités modernes.

Au départ de leur propre expérience, ils ont décidé non pas de livrer leur histoire vraie, mais d’écrire une vraie histoire, celle de deux personnages aux choix tranchés : le père, nourri aux Lumières, sera sans concession devant tous les fanatismes ; le fils, lui, séduit par les replis identitaires, remettra en cause la pertinence des choix du père et optera pour la fidélité infaillible aux origines et pour la sécurité de la foi, des valeurs communautaires et des ancrages dits intangibles.

 

De Hamadi El Boubsi
Mise en Scène ee Hamadi et Soufian El Boubsi
Compagnie Hamadi

avec Hamadi et Soufian el Boubsi
lumières – Fred Nicaise

Rencontres avec les comédiens à l’issue des représentations

 

La presse en parle :
LaLibrebelgique« … A travers cette pièce profonde et belle, c’est une pensée sur l’exil qu’offrent le père et le fils. Une pensée qui interroge sur la création de ce fossé intergénérationnel vécu comme une défaite pour les pères et du repli communautaire à l’heure des rassemblements fédérateurs. Une pensée sur les hommes, pour les hommes. Un appel à l’amour. » Camille Perotti

 

Ruedutheatre« …La mise en scène parie sur la simplicité. Les deux personnages, l’un en blanc, l’autre en noir, se déplacent sur un échiquier. Chacun a ses cases, délimitées par des éclairages serrés. (…) Hamadi a quitté le ton du conteur pour se servir de la tension des colères maîtrisées qui finissent par éclater… »
Michel Voiturier

 

 

RTBF« …une pièce qui donne sa chance à la parole symbolique plutôt qu’à la brutalité de l’affrontement physique… »
Christian Jade

 

 

Hamadi El Boubsi

Depuis 1987, Hamadi mène un travail sur les questions de mémoire et de transmission. Après une quinzaine de spectacles au départ de la littérature orale, il s’est dirigé vers l’écriture, le jeu et la mise en scène de spectacles à la portée résolument politique.

Un proverbe africain dit Tant que les lions n’auront pas leurs conteurs, les récits de chasse seront toujours faits à l’avantage des chasseurs. C’est pourquoi la compagnie entend traiter des sujets singuliers : l’immigration, les exils, les petits et les humbles, l’Autre, les Autres, les relations hommes-femmes, les grandes questions du métissage…

Après Dieu (180 représentations en francophonie), spectacle qui investigue la question des religions (des trois Livres) et des dérives de leurs défenseurs, Hamadi investit le récit de fiction au théâtre dans Papa est en voyage, prix de la critique – meilleur seul en scène 2008, puis écrit et joue avec son fils Soufian El Boubsi Sans ailes et sans racines, spectacle primé par la presse à Avignon, meilleur spectacle du Off 2009 et qui met en confrontation un père laïque et son fils qui a choisi l’extrémisme radical.

Les Barbares est le quatrième volet de cette veine de théâtre au plus près du social et du politique, qui porte sur un sujet contemporain crucial (les clandestins) et qui a rencontré un vif succès lors de sa création au Théâtre Wolubilis en janvier 2012 avant une tournée lors des saisons 2012-2013 et 2013-2014.