Une unité d’accueil médico-judiciaire pédiatrique a été inaugurée ce lundi au centre hospitalier René Dubos de Pontoise. Elle permettra de recueillir dans des conditions optimales les témoignages des enfants, victimes de violences sexuelles et maltraitance. L’audition pourra être filmée dans une pièce adaptée. Une deuxième salle devrait être installée dans le futur hôpital de Gonesse.

salle d'audition 2

Le docteur Céline Dumillard est à la tête de l’unité médico-judiciaire Pontoise/Gonesse.

« Sans ces unités, nous aurions encore des dérapages aujourd’hui. » Martine Brousse se satisfait de l’inauguration à Pontoise ce lundi d’une unité d’accueil médico-judiciaire pédiatrique. La présidente de la Voix de l’enfant inaugurait la 54ème unité de ce genre en France. Objectif : traiter particulièrement les enfants victimes d’agressions ou de violences sexuelles, pour éviter d’ajouter un traumatisme. « L’audition des enfants doit être abordé de manière spécifique selon deux objectifs, a précisé Robert Gelli, directeur des Affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice. Les investigations poussées doivent mener à la manifestation de la vérité, et les enfants doivent être protégés. Ces unités correspondent à ces objectifs. »

Ainsi, deux salles ont été aménagées au centre hospitalier René Dubos de Pontoise. Une première aux couleurs chatoyantes, peinte en verte avec un paysage naturel, et un mobilier adapté à l’enfant, des livres, des peluches. Une table en verre « au pied miroir » permet d’observer l’enfant, même caché sous la table. Objectif : observer le non-dit.  Des caméras discrètes sont également installées dans un coin de la pièce. Dans la deuxième salle, une télévision et une caisse d’enregistrement permettent de visionner et d’enregistrer ce qui se passe dans la première pièce. Plusieurs personnes peuvent ainsi suivre l’audition, sans que l’enfant soit entouré de professionnels ou ait besoin de répéter.

« On mesure la vulnérabilité de l’enfant-victime, a expliqué Marie Derin, conseillère de la secrétaire d’Etat chargée de la Famille Laurence Rossignol, annoncée pour cette inauguration et finalement en déplacement urgent sur la Côte d’Azur. Il faut donc proposer un lieu adapté à cette vulnérabilité. L’intervention ne peut plus se faire de manière morcelée. Sa stabilité, son épanouissement doivent être réfléchis, pensés par chaque personne sur son parcours. » Dans le courant de l’année 2016, un deuxième lieu d’accueil devrait émerger sur le territoire, au nouveau centre hospitalier de Gonesse.